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Chez josé

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  • Que tu fasses du Double Dutch,joues à la marelle Sautes à l'élastique ou trottines tu seras belle,Les femmes viennent de Vénus.Les hommes mangent des Mars.Petite Baby Love.Il faut que tu saches, Reconnaître1 mec honnête.Car beaucoup sont,malhonnête
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22 mars 2007

Abd Al Malik

01 - GIBRALTAR

Sur le détroit de Gibraltar, y'a un jeune noir qui pleure un rêve qui prendra vie, une fois passé Gibraltar.
Sur le détroit de Gibraltar, y'a un jeune noir qui se d'mande si l'histoire le retiendra comme celui qui portait le nom de cette montagne.
Sur le détroit de Gibraltar, y'a un jeune noir qui meurt sa vie bête de "gangsta rappeur" mais ...
Sur le détroit de Gibraltar, y'a un jeune homme qui va naître, qui va être celui qu'les tours empêchaient d'être.
Sur le détroit de Gibraltar, y'a un jeune noir qui boit, dans ce bar où les espoirs se bousculent, une simple canette de Fanta.
Il cherche comme un chien sans collier le foyer qu'il n'a en fait jamais eu, et se dit que p't-être, bientôt, il ne cherchera plus.
Et ça rit autour de lui, et ça pleure au fond de lui.
Faut rien dire et tout est dit, et soudain ... soudain il s'fait derviche tourneur,
Il danse sur le bar, il danse, il n'a plus peur, enfin il hurle comme un fakir, de la vie devient disciple.
Sur le détroit de Gibraltar y'a un jeune noir qui prend vie, qui chante, dit enfin « je t'aime » à cette vie.
Puis les autres le sentent, le suivent, ils veulent être or puisqu'ils sont cuivre.
Comme ce soleil qui danse, ils veulent se gorger d'étoiles, et déchirer à leur tour cette peur qui les voile.
Sur le détroit de Gibraltar, y'a un jeune noir qui n'est plus esclave, qui crie comme les braves, même la mort n'est plus entrave.
Il appelle au courage celles et ceux qui n'ont plus confiance, il dit : "ramons tous à la même cadence !!!".
Dans le bar, y'a un pianiste et le piano est sur les genoux, le jeune noir tape des mains, hurle comme un fou.
Fallait qu'elle sorte cette haine sourde qui le tenait en laisse, qui le démontait pièce par pièce.
Sur le détroit de Gibraltar, y'a un jeune noir qui enfin voit la lune le pointer du doigt et le soleil le prendre dans ses bras.
Maintenant il pleure de joie, souffle et se rassoit.
Désormais l'Amour seul, sur lui a des droits.
Sur le détroit de Gibraltar, un jeune noir prend ses valises, sort du piano bar et change ses quelques devises,
Encore gros d'émotion il regarde derrière lui et embarque sur le bateau.
Il n'est pas réellement tard, le soleil est encore haut.
Du détroit de Gibraltar, un jeune noir vogue, vogue vers le Maroc tout proche.
Vogue vers ce Maroc qui fera de lui un homme ...
Sur le détroit de Gibraltar … sur le détroit de Gibraltar …
Vogue, vogue vers le merveilleux royaume du Maroc,
Sur le détroit de Gibraltar, vogue, vogue vers le merveilleux royaume du Maroc …


02 - 12 SEPTEMBRE 2001

J'avais déjà un flow de taré lorsque les tours jumelles se sont effondrées,
J'avais déjà un flow de dingue lorsque les tours jumelles se sont éteintes.
Je fus choqué dans mon intime et je vous jure que si j'n'avais pas eu la foi j'aurais eu honte d'être muslim.
Après ça, fallait qu'on montre aux yeux du monde
Que nous aussi nous n'étions que des hommes,
Que s'il y avait des fous, la majorité d'entre nous ne mélangeaient pas
La politique avec la foi.
J'avais déjà un flow de taré lorsque les tours jumelles se sont effondrées,
J'avais déjà un flow de dingue lorsque les tours jumelles se sont éteintes.
Après c'la on a tous été pointés du doigt, ils se sont demandés « peut-être qu'y sont tous comme ça » ?
Les canons s'mirent à bombarder Bagdad
Et des corps s'effondrèrent en Espagne.
Nos leaders se mirent à geindre et la Suisse sur un plateau de télé, face à un homme d'Etat, mélangea
La politique avec la foi.
J'avais déjà un flow de taré lorsque les tours jumelles se sont effondrées,
J'avais déjà un flow de dingue lorsque les tours jumelles se sont éteintes.
Je découvris la suspicion, c'est quand un homme a peur et que l'autre en face ne le rassure pas,
C'est quand celui qu'on croyait connaître devient soudain celui qu'on n'connaît pas.
Les Pays-Bas assassinèrent le descendant d'un peintre de renom.
La France continua à dire non,
L'Europe se scinda en deux, les uns et les autres qui n'voulaient pas qu'on confonde
La politique avec la foi.
J'avais déjà un flow de taré lorsque les tours jumelles se sont effondrées,
J'avais déjà un flow de dingue lorsque les tours jumelles se sont éteintes.
J'avais la conviction intime ce Septembre 2001
Que comme avant il n'y aurait plus rien et en un sens c'était sublime,
Le grain disait adieu à l'ivraie alors une parole de paix j'allais pouvoir délivrer.
Ainsi tous se reconnaîtraient dans la grande famille de l'humanité
Qui naturellement, viscéralement, ne confondrait pas
La politique avec la foi.
J'avais déjà un flow de taré lorsque les tours jumelles se sont effondrées,
J'avais déjà un flow de dingue lorsque les tours jumelles se sont éteintes.
On allait tout déconstruire, déconstruire avec trois « D »
Comme Deleuze, Derida et Debray.
Ni fondamentaliste ni extrémiste de l'Islam ou d'la laïcité
Mais là, ça d'vient lourd j'crois, trop compliqué en tout cas, et puis moi je n'mélange pas
La politique avec la foi.

Et au fait ce mois-là et l'mois qu'a suivi
Y a eu l'album de Jay-Z « Blue print », une leçon,
Et l'premier classique de Wallen « A force de vivre » avec « Celle qui a dit non »,
Et l'bouquin d'Jonathan Franzen « Les corrections »,
Et moi, moi qui ne f'sais rien, qui galérais à la maison, ah si, je changeais les couches de mon fiston ah ah ah …

03 - SOLDAT DE PLOMB

Soldat de plomb, Soldat de plomb
Tout maigre dans ma grosse veste qui me servait d'armure,
J'avais du shit dans mes chaussettes et j'faisais dans mon pantalon.
Soldat de plomb, Soldat de plomb
J'avais juste 12 ans, les poches remplies d'argent, j'avais déjà vu trop de sang.
Soldat de plomb, Soldat de plomb
J'étais adolescent quand j'ai vu l'destin prendre un calibre et nous descendre 1 par 1,
Mort par overdose, par arme à feu, par arme blanche ou par pendaison.
Soldat de plomb, Soldat de plomb
Bien sûr qu'un sourire nous aurait fait plaisir, juste un peu d'attention
Et peut-être ç'aurait été autrement, nous aurions été des enfants normaux et pas des enfants soldats.
Soldat de plomb, Soldat de plomb
Ça n'pouvait finir qu'en drame quand nous étions dans cette cave
Et que tout notre escadron s'est mis à sniffer d'la came.
Soldat de plomb, Soldat de plomb
Des copines que j'avais connues belles s'étaient changées en loques humaines
A cause de l'héroïne qu'elles s'étaient injectées dans les veines.
Soldatesse fatiguée, Soldat de plomb, Soldat de plomb
Certains de mes proches, de mes frères, décidèrent de faire sauter la banque à coups de revolver « BANG BANG ».
5, 10, 15 ans fermes et on ne parle plus que par lettre.
Soldat de plomb, Soldat de plomb
Sous le volant les câbles pendent, il roulait vite pour pas s'faire prendre.
L'explosion sonna « boum » et il se fit pendre
Soldat de plomb, Soldat de plomb
Sans oublier les histoires bêtes, un contrôle d'identité, on finit une balle dans la tête.
Soldat de plomb, Soldat de plomb
Alors ça finit en émeute, en guerre rangée,
CRS casqués contre jeunes en meute, enragés.
Soldat de plomb, Soldat de plomb
Alors aujourd'hui quand j'entends des journalistes me dire
Que parler de paix et d'amour ça n'sert à rien si ce n'est divertir,
J'pense à ces mecs et ces meufs dont l'ultime demeure est
Sous une croix ou tournée vers la Mecque.
Ces p'tits mecs et ces p'tites meufs qu'on n'considèrera jamais
Comme des héros ou même comme de simples victimes de guerre.
Moi je n'vous oublie pas et en votre mémoire éternelle
Je f'rais tout pour faire la paix avec moi-même
Et avec les autres aussi, pour un monde meilleur.
Vive la France arc-en-ciel, unie et débarrassée de toutes ses peurs.
Soldat de plomb, Soldat de plomb
Donne-moi la main, donne-moi la main …


04 - LES AUTRES

Moi, moi quand j'étais petit, j'avais mal.
C'était l'état de mon esprit, je suis né malade.
Sur l'échelle de Richter d'la misère, malade ça vaut bien 6,
Quelques degrés en-d'ssous d'là où c'est gradué « fou ».

Refrain

Les autres, les autres c'est pas moi c'est les autres,
Les autres …
J'étais voleur et avant d'aller voler je priais.
Je demandais à Dieu de n'pas m'faire attraper.
J'lui demandais qu'la pêche soit bonne,
Qu'à la fin d'la journée le liquide déborde de mes poches.
Bien souvent j'ai failli m'noyer, j'ai été à sec, aussi, souvent …
Quand j'croisais papa l'matin aller travailler avec sa 102 bleu
En rentrant l'matin d'soirée j'me disais « c'est un bonhomme mon vieux ! ».
Ensuite j'me faufilais dans mes couvertures et j'dormais toute la journée,
Le style vampire : dormir la journée et roder une fois l'soleil couché.
L'genre d'prédateur à l'envers, le genre qui à la vue d'un poulet meurt de peur.
Je n'me suis jamais fait prendre et si …
Et si j'avais été pris, aux keufs j'aurais dit …

Refrain

Les autres, les autres c'est pas moi c'est les autres,
Les autres …
J'étais beau parleur et j'souriais aux filles en jean avec des grosses ceintures.
Celles qu'aiment bien l'odeur que dégagent les gars qu'ont la réputation d'être des ordures.
Le genre à jurer sur la vie d'sa mère dès qu'il ouvre la bouche,
Rêve de BMW pour asseoir à la place du mort celles qui couchent.
Dans mon monde un mec comme moi c'est l'top,
J'aurais été une fille, on m'aurait traité d'sale …
Quand j'croisais ma sœur avec ses copines dans l'quartier,
Moi qu'allais en soirée, j'lui disais « rentre à la baraque, va faire à bouffer ! »
Ensuite j'allais rejoindre mes copines, celles qui m'faisaient bien délirer,
Celles qui comme moi avaient un père, une mère, p't-être bien des frères et sœurs, qui sait …
Mais moi, du genre beau parleur à l'endroit sans foi ni loi
Mais c'était pas moi l'chien, mais …

Refrain

Les autres, les autres c'est pas moi c'est les autres,
Les autres …
Et puis du jour au lendemain j'ai viré prêcheur.
Promettant des flammes aux pêcheurs et des femmes aux bons adorateurs,
Comme si Dieu avait b'soin d'ça pour mériter qu'on l'aime.
Mais moi pour que les autres m'aiment, moi j'en ai dit des choses pas belles.
Et j'en ai acceptées aussi, on m'a dit « t'es noir ! Tu veux t'marier avec elle mais t'es noir ! »
Les autres i' disaient comme ça qu'elle était trop bien pour moi.
Donc moi, j'faisais d'la peine à voir, moi.
Moi j'continuais ma parodie, mon escroquerie spirituelle
Sauf que … j'me carottais moi-même.
J'étais dev'nu un mensonge sur patte qui saoule grave
Et qui sait même pas c'qu'i' dit,
Qui voit même pas qu'c'est un malade et qui dit comme ça … tout l'temps i' dit …

Refrain

Les autres, les autres c'est pas moi c'est les autres,
Les autres …
Et je vous dit Monsieur, je vous dit Monsieur
Quand je pense à tout ça, Monsieur, je pleure, je pleure.


05 - LA GRAVITE

A l'arrière train du bus 14 comme à la remorque de la vie, je suis amorphe côté fenêtre,
Les yeux assis dans l'vide, à n'surtout pas m'demander si la vie m'considère comme un brave.
Je viens d'un lieu où chacun se complait à être grave.
Tourner en rond dans ces ruelles de la vie, que même les lampadaires n'éclairent plus,
Etre baigné dans l'noir et pourtant se croire dans la lumière totalement nu ...
Sortir la tête de l'eau ou se noyer dans l'fantasme.
Je viens d'un lieu où chacun se complait à être grave.
Je m'blesse tout l'temps avec le tranchant d'l'orgueil, je suis d'ceux qui lentement deviennent leur propre cercueil.
Je suis aveuglé par des murailles de tours, j'me dis :"il peut rien y avoir derrière ces remparts...?"
Je viens d'un lieu où chacun se complait à être grave.
Avoir la prétention d'être soi, on s'connaît toujours trop peu.
Donner du sens, cette pensée me rend exceptionnel en ce lieu.
Provincer mon existence il fut un temps où Paris, j'y serais allé même à la nage,
Je viens d'un lieu où chacun se complait à être grave.
Au volant de ma Z3 bleu ciel comme aux commandes de ma vie, je suis les cheveux au vent de cette vie blonde que je conduis,
A m'demander si j'crois en la justice, j'dirais que je suis heureux d'être à ma place.
Je viens d'un lieu où rien n'est jamais vraiment grave.
Rouler à fond sur l'autoroute de la vie, tellement éclairée qu'on en perd la vue, prendre son bain debout.
Un problème, des solutions, n'en parlons plus,
Voir l'argent comme un moyen et non comme une fin, ça calme,
Je viens d'un lieu où rien n'est jamais vraiment grave.
Je n'suis pas d'ceux qui considèrent être quelqu'un parc'que je suis né avec quelque chose, je suis tellement égoïste que j'pense plus aux autres qu'à moi c'est drôle ...
Mais ... il m'arrive d'être triste et ces joues mouillées, ce sont de vraies larmes
Même si je viens d'un lieu où rien n'est jamais vraiment grave.
Avoir mal à la bourgeoisie comme Che Guevara, se lever chaque matin sans réellement savoir pourquoi,
Souffrir du non sens, une maladie qui n'épargne aucun personnage,
Je viens d'un lieu où rien n'est jamais vraiment grave.
Je viens d'un lieu où chacun se complait à être grave.
La gravité, mesdames et messieurs.


06 - SAIGNE

Derrière le statut, le vêtement, la couleur de peau, n’est-ce pas qu’on est tous semblables ?
Les mêmes préoccupations : qui suis-je, où vais-je, que n’ai-je, m’aime-t-il, m’aime-t-elle ?

C’est pas exagéré de dire que je suis mort.
J’suis allongé là à même le sol et j’me demande encore
Pourquoi ne m’aimaient-ils pas ? Pourquoi est-ce qu’ils me regardaient tous comme ça ?
Les policiers diront que le coup est parti tout seul, que j’me débattais, quoi.
C’était censé être un simple contrôle parce que sur la route j’roulais un peu trop vite,
Mais j’étais habitué à c’tempo d’vie et puis j’pensais à ma fille.
J’lui avais dit à c’garagiste que si j’roulais sans plaque j’allais avoir des blèmes.
Il m’a dit : « Vous êtes parano m’sieur, j’vous arrangerai ça d’main, y aura plus d’problème ».
Et moi, et moi j’l’ai cru avec ma tête de Noir, de cas social.
C’est dingue quand même : mon pays d’origine j’le connais même pas et franchement :
Je pense, je parle, je rêve, je respire en français,
En français je pleure, je ris, je crie, je [saigne].

Refrain
Derrière le statut, le vêtement, la couleur de peau, n’est-ce pas qu’on est semblables, tous [saignent]
Les mêmes préoccupations : qui suis-je, où vais-je, que n’ai-je, m’aime-t-il, m’aime-t-elle ? [saigne]
Pour ce pays comme ceux et celles qu’ont fait la guerre,
Comme ceux et celles qui ne savent pas dire « je t’aime », je [saigne].

Quand il est arrivé avec sa belle caisse
Je m’suis dit encore un de ces nègres qui va m’prendre la tête.
Mais il était – j’dois dire – plutôt courtois,
Même franchement carrément sympa.
Je m’suis dit qu’c’était bête d’penser comme ça,
Parce que c’type il avait pas fait d’histoires, il était juste comme moi,
Un simple passager de l’Orient Express du destin
Sauf qu’il était Noir, mais ça, ça enlevait rien.
J’ai même fait mon travail avec plaisir.
Faut dire qu’c’est rare les clients prévenants, en plus qui vous font rire.
J’lui ai dit d’repasser le lendemain pour lui visser sa plaque
Mais il voulait absolument partir de suite voir sa fille j’crois, ils sont très famille les blacks vous savez.
Vous comprendrez que ça m’a foutu un coup
Quand j’ai appris qu’le mec il était mort sur le coup.
J’suis sans doute la dernière personne à avoir ri avec lui, à avoir été cool avec lui avant qu’il ne [saigne].

Refrain
Derrière le statut, le vêtement, la couleur de peau, n’est-ce pas qu’on est semblables, tous [saignent]
Les mêmes préoccupations : qui suis-je, où vais-je, que n’ai-je, m’aime-t-il, m’aime-t-elle ? [saigne]
Pour ce pays comme ceux et celles qu’ont fait la guerre
Comme ceux et celles qui ne savent pas dire « je t’aime », je [saigne].

Déjà quand j’étais aux Antilles ça m’saoulait grave d’voir ces Noirs et ces Arabes qui foutaient la merde, quoi.
Mais c’est pas pour ça qu’j’ai voulu être flic, c’était une vocation j’crois.
La Métropole c’est spécial mais j’m’y suis vite fait.
Un bon flic c’est obligé, ça doit s’adapter.
J’ai fait pas mal d’arrestations, des mecs méchants et vraiment dangereux.
Mais l’plus étonnant c’est qu’c’est à nous qu’le civil en veut.
Bon c’est vrai qu’y a des collègues qui sont pas cools,
Mais c’est comme partout, t’as des gens biens et des fous.
Mais ça, va l’expliquer à c’gars dans cette belle voiture
Qui roule comme un dingue parce qu’il doit l’avoir volé en plus.
Il s’est arrêté brusquement, bizarrement alors j’l’ai pris en joue
Et mon collègue qu’arrêtait pas d’me dire qu’il voulait s’faire du bougnoule …
Alors ça plus toute la tension, la violence qui règne autour de nous,
J’me suis dit qu’j’avais jamais tiré en vrai quand …

Refrain
Derrière le statut, le vêtement, la couleur de peau, n’est-ce pas qu’on est semblables, tous [saignent]
Les mêmes préoccupations : qui suis-je, où vais-je, que n’ai-je, m’aime-t-il, m’aime-t-elle ? [saigne]
Pour ce pays comme ceux et celles qu’ont fait la guerre
Comme ceux et celles qui ne savent pas dire « je t’aime », je [saigne].

07 - MOURIR A 30 ANS
Un jour dans la rue
Un jour à l'école
Un jour dans l'étude
Un jour dans l'vol
Un jour sur Sky
Un jour dans les drames
Un jour dans les larmes
Un jour dans l'Islam
Un jour je veux mourir
Un jour je veux vivre
Un jour j'suis un disque
Un jour je suis un livre
Un jour chez Ardisson
Un jour chez ma maman
Un jour j'suis une star
Un jour je suis Néant
Un jour dans l'métro
Un jour dans l'bus
Un jour chez Atmo
Un jour dans la lune
Un jour dans ma plume
Un jour j’suis en studio
Un jour j'parle plus
Un jour noyé dans mes mots
Un jour on m'regarde pas
Un jour on m'parle de ma femme
Un jour c'est moi qui pousse
Un jour c'est moi qui blâme
Un jour j'suis dans les rêves
Un jour j'suis dans l'réel
Un jour dans la ville
Un jour dans l'désert
Un jour j'suis tous les Hommes
Un jour je suis Malcolm
Un jour j'porte le monde
Un jour je suis un gnome
Un jour près d'la tombe
Un jour je suis un môme
Un jour j'suis plus drôle
Un jour mémoire de mes morts
Un jour j'suis immeuble
Un jour je suis une cave
Un jour je suis peur
Un jour je suis un brave
Un jour je suis père
Un jour je suis mon fils
Un jour j'pleure seul
Un jour j'ai l'vertige
Un jour j'ai l'coeur sobre
Un jour j'l'entends sourire
Un jour je suis noir
Un jour je suis blanc
Un jour arc en ciel
Un jour j'suis grisonnant
Un jour ils ont la haine
Un jour mort de rire
Un jour je m'assume
Un jour je me sublime
Un jour je suis marteau
Un jour je suis enclume
Un jour je suis bateau
Un jour je suis écume
Un jour j'suis chez les bourges
Un jour j'suis chez les cailles
Un jour j'suis tout rouge
Un jour j'perds mes écailles

Un jour ce 14 mars j'ai 30 ans
Un jour ce 14 mars j'ai 30 ans
Mais c'que je sais tous les jours, c'est qu'dans l'jardin même si les fleurs sont multiples,
L'eau est une.........

08 - LE GRAND FRERE

Le grand frère, le grand frère, le grand frère…

Hier Hubert a pris l'avion,
Hubert c'est mon frère qui rentre à la maison.
C'est vrai qu'c'est important d'avoir un frère, surtout un grand frère.
Ca fait 3 ans qu’il part chaque été au pays,
Il aide comme il peut, là-bas c'est la misère.
Surtout qu'on a toujours envie de montrer qu'on est bien ici, on entretient le mythe.
Hubert c'est un homme, il leur dit : "vous savez en France, la misère, ça existe".
Mais ils veulent pas l'croire, ils disent : "Tu veux pas qu'on vienne, c'est ça ...?"
Lui, il comprend leur attitude, il leur dit juste comment ça s'passe quoi.
Parce que si on veut changer l'monde, c'est d'chez soi qu'il faut l'faire.
Mais au pays on lui répond : "t'es un blanc maintenant, ça se voit qu'tu connais pas la misère".

Hier Hubert a pris l'avion,
Hubert c'est mon frère qui rentre à la maison.
En fait c'est mon cousin, mais j'dis qu'c'est mon frère, parc'que dans la cité quand t'as un grand frère ça t'évite plein d'galères.
Surtout quand il est boeuf comme ça,
Parc'que les mecs en bas y'a qu'la force qu'ils respectent.
Lui c'est un Homme et moi j'suis un gosse,
Enfin disons que de plus que moi il a au moins 3 têtes.
Et puis c'est pas tout moi j'déconne et pas lui.
Il m'fait pas la leçon ou quoi, mais j'ai honte devant lui,
Parc'qu'avec le physique qu'il a et la crainte qu'il inspire,
Il pourrait facilement être braqueur, dealer, j'sais pas moi ... ou voleur à la tire.
Mais lui non, il est sérieux, il étudie.

Hier Hubert a pris l'avion,
Hubert c'est mon frère qui rentre à la maison.
C'est vrai qu'c'est bien d'avoir un grand frère.
A l'aéroport on l'a vu, un gaillard comme ça, ça s'loupe pas, frère !
Pourtant il parait qu'il a failli le louper cet avion, ce drôle d'avion
Il voudrait faire de grandes choses dans l'avenir,
Avoir son diplôme, bosser dur pour tous de la cité nous faire sortir.
Mais il l'a pris cet avion, ce DC10 d’UTA pour ceux qu’aiment les précisions.
Celui qui a explosé au dessus du désert du Thenere ...
Hubert a pris l'avion mais il n'est jamais rentré....

09 - IL SE REVE DEBOUT

Il se rêve debout et … et ça lui va pas bien parce que … parce que sans geste ni parole, il te reste rien.
Rien qu'un coeur et j'peux te dire qu'avec, qu'avec cet oeil des fois, des fois on voit rien de bien.
Y'a des moments comme ça dans la vie où … où c'est tout ou bien rien.
Il se rêve debout et … et ces derniers temps c'est moins tout que rien,
Et puis il n'a ni geste ni parole, il lui reste rien, rien qu'un coeur pour voir qu'hors de l'Amour et ben, et ben y'a rien...
Et … : « ça va ? ». Il aurait répondu : « Bien. » même si ça va plus mal que bien.

Il se rêve debout et … et à y voir d’plus près c'est triste dans sa condition, mais … mais vous, à sa place, vous chanteriez quoi comme chanson, hein ?
Parc'que ça change tout d'être obligé de vivre à condition,
A condition que les autres ils s'trompent pas lorsque … lorsqu'ils interprètent votre partition.
Il se rêve debout et … et c'est sans condition, sans condition qu'il se lève, assis ou allongé, la même chanson ...
C'est évident qu'il pourra plus jamais danser comme ces cons, comme ces types qui le dénigraient avant et qui le négligent pour d'autres raisons.

Il se rêve debout pour vivre en mourant, pour survivre dans un monde où les morts s’prennent pour des vivants.
Fonctionnaires d'une existence qu’ils … qu'ils vivent bêtement parce que … parc'qu'ils ont peur, parc'qu'ils ont peur d’chaque instant.
Il se rêve debout et … et la voilà en blanc, sourire réflexe et geste indifférent :
"Bonjour !" dit-elle en entrant,
"Bonjour." dit-il en pensant.

Il se rêve debout comme … comme ceux qu’apprécient l'instant, comme ceux qui savent que … que d’toute façon tout ça, ça dure qu'un temps.
Il se rêve debout quand elle lui parle il l'écoute.
Faut dire qu'il l'était, debout, avant l’drame sur la route.
Elle l'entoure de ses bras et … et le fait s'asseoir. Il lui reste rien, il lui reste ni geste ni parole mais il peut voir.
Il se rêve debout lorsque … lorsque sur son fauteuil elle le pousse.
« Dites donc ! Ca a l'air d'aller aujourd'hui, crie-t-elle, on va vous faire une bonne douche. »

10 - M'EFFACER

Même si un de ces jours au Neuhof je redeviens MC de MJC,
Critiquant la société, ma terre, mon pays nourricier,
Parce que excédé de n'trouver ni travail, ni métier
A cause d'un pigment dans mon épiderme que j'aurais soit disant en excès,
Même si c'est vrai qu'c'est étrange de se sentir étranger chez soi,
Sentir brûler sur soi le froid d'l'indifférence ou d'la haine, au choix,
Que toutes les ruelles en ville redeviennent des chemins de croix, du genre
« Monsieur : vos papiers ! Monsieur, vous désirez quoi ? »
Je sais quand même que dans la chambre de l'appart' de ma tour
Je continuerais à invoquer l'Amour …
Jusqu'à ce que son règne vienne
Que la vie d'chacun soit aussi importante que la mienne.
Même si c'la m'essouffle, même si c'la ne dure qu'une seconde,
Ma vie j'la donnerais pour pouvoir vivre cette seconde,
Caresser au moins de l'œil cette seconde, entr'apercevoir les ailes de cette seconde.

Je pourrais bien brouiller les pistes,
Changer cent milles fois de visage,
Rayer mon nom de toutes les listes
Et m'effacer du paysage …

Même si un d'ces jours à Paris, je suis couronné meilleur MC
Egotripant sur mon flow, mon fric, ma clique,
Parce que doré d'platine par le grand public
A cause d'un tube et de l'estime illusoire que c'la procure,
Même si s'prétendent amis des gens que j'ne connais pas,
Que j'devienne Ubu, qu'il y ait une cour autour de moi,
Qu'on m'agresse d'amour à chaque fois qu'on me croise dans la rue,
Que j'rougisse même Noir, à chaque regard se sentir nu.
Je sais quand même que dans mon rôle de roi sans trône
L'Amour restera mon Royaume …
Et même si on m'piédestale et même si on m'piétine
J'refuserais qu'la haine devienne ma routine.
Même si c'la m'essouffle, même si c'la ne dure qu'une seconde,
Ma vie j'la donnerais pour pouvoir vivre cette seconde,
Caresser au moins de l'œil cette seconde, entr'apercevoir les ailes de cette seconde.

Je pourrais bien brouiller les pistes,
Changer cent milles fois de visage,
Rayer mon nom de toutes les listes
Et m'effacer du paysage …

Même si un d'ces jours sous terre je suis croqué par les vers
M'demandant si absent on m'aime comme Jacques Brel
Parce que combien plus que moi sont bien portants
Et causent entre comptables du CD qui s'vend.
Même si c'est vrai qu'mon avis compte peu maintenant
J'me fais une raison parce qu'il comptait pas du tout avant.
Alors on honorera ma mémoire en chantant mes chansons.
Ca m'fait sourire, j'écrivais ces raps pour leur propre oraison …
Je sais quand même bien évidemment plus que jamais
L'Amour, la seule lumière qui ne s'éteint jamais.
Si j'devais remonter sur scène un jour,
J'y chanterais « Hier encore » comme …
Même si c'la m'essouffle, même si c'la ne dure qu'une seconde,
Ma vie j'la donnerais pour pouvoir vivre cette seconde,
Caresser au moins de l'œil cette seconde, entr'apercevoir les ailes de cette seconde.

Je pourrais bien brouiller les pistes,
Changer cent milles fois de visage,
Rayer mon nom de toutes les listes
Et m'effacer du paysage …


11 - RENTRER CHEZ MOI

Le soleil se termine au loin, embrase les tours,
Je marche seul comme ceux que n’embrasse plus l’amour.
Les rues sont larges, pavées d’l’or d’mes souvenirs d’enfance
Et les murs noircis d’jaune pisse triste adolescence.
Bien qu’il fasse depuis peu nuit, c’est comme si le jour n’se levait jamais vraiment ici.
Rêves collectifs, argent sale, femmes, voitures,
Tu m’étonnes que ma vie ne soit pas faite sans rature
Je m’suis longtemps d’mandé c’qu’il y avait au-delà des immeubles,
Cette question creuse un trou que souvent le vide meuble
Mais bref j’ai vu la suite comme la terre promise
Et une vie moins digne ne pourrait être admise.
J’recrache comme l’herbe l’air d’hiver
Du haut d’ma dégaine fait pour les faits divers.
Le bus arrive que j’prends comme tout le monde,
J’voudrais bien avoir d’la thune comme tant d’monde,
Je veux …

Refrain
Je veux rentrer chez moi,
Laissez-moi simplement rentrer chez moi,
Juste rentrer chez moi,
Laissez-moi juste rentrer chez moi,
Laissez-moi simplement rentrer chez moi,
Je veux juste, juste rentrer chez moi,
Laissez-moi simplement rentrer chez moi,
Laissez-moi juste rentrer chez moi
Laissez-moi simplement rentrer chez moi.

Nos visages sont tous différents et tous anonymes
Pourtant c’est la même mélancolie que l’on décline
Tous, à l’ombre de nos tracas quotidiens,
Probablement tous moins proches du tout que du rien.
Ma mère hausserait les épaules et m’dirait « c’est comme ça
Que veux-tu, n’est-ce pas ici qu’on a porté nos pas ? »
Une vieille dame « Madame, est-ce que vous voulez vous asseoir ? »
Elle saisit fort son sac à main et fait semblant de n’pas m’voir.
Mon indifférence, sa peur réglées sur le même conditionnement
Parce que c’est comme ça qu’on vit depuis tellement longtemps
On s’croise, on s’toise c’est rare qu’on échange,
Ce genre de situations fait qu’des fois on y pense,
Mais ça c’est au mieux, au pire on s’embrouille.
Face à l’autre dans c’monde on a la trouille.
Beaucoup rêvent d’être riches et célèbres
Comme si à part ça tout était funèbre.

Refrain
Je veux rentrer chez moi,
Laissez-moi simplement rentrer chez moi …

Et quand j’veux descendre les contrôleurs montent.
A peine ils m’voient, y s’braquent comme si j’fraude, y s’trompent.
J’prends mon ticket, j’leur jette à la gueule
Et j’enfonce ma tête dans mon veston, laissez-moi m’en aller, je marche seul.
Les lumières de la ville quand les soirs d’hiver elles s’allument,
C’est tellement agréable, j’avance mais je rêve de recule.
Au bout d’mon bras gauche y a mon sac de sport,
Faut dire qu’j’en ai fait contraint quand j’étais dehors.
Dans l’sac quelques habits propres et quelques bricoles,
Le genre de trucs qui valent rien ici, là-bas d’l’or.
J’pourrais m’sauver, courir puis disparaître
Après sûrement un avis d’recherche les pleurs de ma mère,
Alors ça sert à rien, j’aurais dû y penser avant d’être un vaurien.
J’y suis presque, triste, je vois déjà chez moi d’loin.
D’vant les portes immenses infinies du pénitencier
Bienvenue dans l’abîme de nos destinées.

Refrain
Je veux rentrer chez moi,
Laissez-moi simplement rentrer chez moi …


12 - CELINE

Refrain:

Faut faire attention lorsqu'on utilise les mots, les verbes du peuple, le parlé d'la rue. Parc'que du beau peut jaillir la laideur absolue.
Et l'orgueil dont on se drape lorsqu'on est ceux qui ont mal Pour de vrai Pour de faux Ou par abus de langage mérite bien un travail Ou au moins un arrêt sur soi Et puis l'talent, l'aspect novateur d'un style, ça veut dire quoi Si ça nous fait pas aller vers l'autre, si ça nous fait pas aimer l'autre C'est pas parc'qu'on souffre qu'on est légitime C'est pas ceux qui sont le plus mal qui sont les plus dignes Alors t'as des mecs qu'ont voulu s'approprier notre langage Parc'que ça fait vendre, Parc'que ça fait authentique d'être de notre lignage Mais voilà, l'art véritable oblige à être responsable, être rappeur C'est la classe, ça parle aux gens, ça parle Des gens alors on a pas le droit d'jouer un personnage Question d'principe on n'doit jamais oublier d'où l'on vient Question poétique l'art ne doit jamais être mesquin

Refrain:

Faut faire attention lorsqu'on utilise les mots, le verbe du peuple, le parlé d'la rue. Parc'que du beau peut jaillir la laideur absolue.
A force de vouloir se faire rue on est devenu caniveau. C'est pas qu'c'est inutile un caniveau, c'est juste qu'on est devenu des pas beaux ...
On peut pas dire qu'on soit les plus à plaindre Mais d'là à dire qu'on n'fait que faindre....

Les gars, ils s'parlent entre eux, Ils s'sapent, Ils s'rasent le crâne, Ils s'jaugent, Ils aiment les marques, Ils s'volent leurs meufs s'insultent en prose C'est notre culture, C'est la culture de masse, C'est notre culture, C'est la culture des nases Et on en a rien à faire du reste, C'est ça qu'est triste, dans c'monde y a t-il une place Pour la foi, Pour la patrie Ou la famille Et ça, ça nous concerne tous, qu'on parle mosquée, synagogue Ou église, qu'on soit croyant Ou spirituellement sans domicile fixe Faire l'artiste jusqu'à c'que je sorte de ma nuit Parc'que moi je sais qu'en vrai je suis tout petit

Refrain:

Faut faire attention lorsqu'on utilise les mots, le verbe du peuple, le parlé d'la rue. Parc'que du beau peut jaillir la laideur absolue.
A force de vouloir se faire rue on est devenu caniveau. C'est pas qu'c'est inutile un caniveau, c'est juste qu'on est devenu des pas beaux ... des pas beaux …


13 - JE REGARDERAI POUR TOI LES ETOILES

Avant qu’t’arrives petit Mohammed
A vol d’oiseau la vie est belle murmurait déjà l’ciel
J’n’étais qu’un homme, enfin, un enfant qui joue à avoir l’air
On n’doute pas « j’suis grand, moi » c’est c’que l’on s’intime
On croit s’connaître, on paraît mais on s’dit dans l’être
On s’dit dans l’être au fond avoir est l’verbe que l’on préfère
Mais passons, les deux pieds cloués, rivés au sol, pourtant
Le cœur en d’ça d’ma tête en clé de sol, portant
Le poids énorme d’une tristesse heureuse, sur de
Frêles paroles fiévreuses, n’est-ce pas l’Rap ?
Tu n’étais pas là mais j’étais plus petit que toi
J’n’étais qu’un mensonge ambulant c’est ainsi
J’voyais pas

REFRAIN
Je regarderai pour toi les étoiles
Je regarderai …

Et puis t’es arrivé petit Mohammed
J’suis dev’nu l’oiseau qui arpente et qui salue le ciel
Toujours enfant mais bon enfin, fallait bien changer d’air
On n’frime pas, on pleure quoi quand j’tai vu mon fils
On s’connaît pas, on s’aperçoit un jour qu’on a un cœur
Qu’on a un cœur et dire je t’aime on a toujours eu peur
Mais passons, les deux pieds descotchés du sol, pourtant
Le cœur au-d’ssus d’ma tête en clé de sol, pleurant
Sous l’poids énorme d’une tristesse menteuse, sûr que
On aura honte de se voir dans une glace, c’est ça l’Rap
T’étais tout minuscule mais j’étais plus petit que toi
En fait ta venue au monde fut la mienne aussi j’crois
Crois moi

REFRAIN
Je regarderai pour toi les étoiles
Je regarderai …

Maint’nant qu’t’es grand petit Mohammed
J’suis à la fois l’oiseau, le ciel et même la vie est belle
J’suis enfin homme à travers toi, j’suis même bien plus qu’un père
Je doute plus, je vois, maintenant quoi y a plus une seule énigme
Là où j’suis, à présent nous sommes tous fils de l’instant
On est tous fils dès l’instant qu’on sent notre dernier instant
Mais passons, six pieds sous terre cloués au sol, pourtant
Le cœur libéré d’mon corps en clé de sol, planant
Au d’ssus du poids énorme de votre monde, bien que
N’étant plus présent je suis plus vivant, que l’Rap
Prends ce chapelet et invoque la vie, petit
Pense à ton vieux père quand tu pries, je t’aimerai même de là-bas

REFRAIN
Je regarderai pour toi les étoiles
Je regarderai


14 - L'ALCHIMISTE

Je n'étais rien ou bien quelque chose qui s'en rapproche
J’étais vain et c'est bien c’que contenaient mes poches
J'avais la haine, mélange de peur, d'ignorance et de gêne
Je pleuvais de peine, de l'inconsistance de n’pas être moi-même
J'étais mort et tu m'as ramené à la vie
Je disais « j'ai » ou « je n'ai pas »
Tu m'as appris à dire « je suis »
Tu m'as dit « le noir, l'arabe, le blanc ou le juif sont à l'Homme
Ce que les fleurs sont à l'eau »
Ô, toi que j'aime
Hey ! toi que j'aime
J'ai traversé tant d'avenues, tellement attendu ta venue,
Qu'à ta vue, je n'savais plus,
Si c'était Toi, si c'était moi,
Si c'était moi, si c'était Toi,
Hey ! toi que j'aime
Je criais ton nom dans l’désert des villes que j’traversais
Car sûr de ton existence, je savais que tu m'entendrais
Hey ! toi que j'aime
Ô, toi que j'aime
Je n'étais rien ou bien quelque chose qui s'en rapproche
J'étais vain et c'est bien c’que contenaient mes poches
J'avais la haine, mélange de peur, d'ignorance et de gêne
Je pleuvais de peine, de l'inconsistance de n’pas être moi-même
J'étais mort et tu m'a ramené à la vie
Je disais « j'ai » ou « je n'ai pas »
Tu m'as appris à dire « je suis »
Tu m'a dit « le noir, l'arabe, le blanc ou le juif sont à l'Homme
Ce que les fleurs sont à l'eau »
Ô, toi que j'aime
Hey ! toi que j'aime
Ni la rue ni les drames ne m'ont voilé à ta vue
Même au plus bas, même quand j'me disais que tout était foutu
Je t'aimais comme si je te voyais, car si je n'te voyais pas
Je savais que j'étais vu par Toi
Hey ! toi que j'aime
Tu es un lion et ton coeur est un soleil,
L'ultime secours de ceux perdus dans leur sommeil
Hey ! toi que j'aime
Ô, toi que j'aime
Je n'étais rien ou bien quelque chose qui s'en rapproche
J'étais vain et c'est bien c’que contenaient mes poches
J'avais la haine, mélange de peur, d'ignorance et de gêne
Je pleuvais de peine, de l'inconsistance de n’pas être moi-même
Tu es l'Alchimiste de mon coeur
Hey ! toi que j'aime
Ô, toi que j'aime
Hey....
Ô....
Toi, que j'aime.


15 - ADAM ET EVE

Adam et Eve, l'idéal, le modèle autour duquel tournent toutes les histoires d'amour,
Un arbre au centre, depuis la nuit des temps.
Au commencement était l'Amour,
Il habite au 5 d'la rue Jean Mermoz, elle habite avec ses frères et soeurs cité des Aviateurs.
Ils se sont rencontrés au cours élémentaire école Guynemer II,
Elle avait des yeux au grand coeur, il avait le courage d'ces gamins qu'ont toujours peur.
21 ans, il lâche son gun, les histoires d'came et d'keufs pour eux deux, pour ses grands yeux heureux, il l'aime Eve, il l'aime ...
Elle aussi, mais elle connaît ses frères Eve, mais elle s'en fout, elle l'aime quand même.
C'est fou la cité, toute cette diversité et pourtant ...
C'est bien la cité, mais faut bouger pour devenir grand.
Adam il a cogné avec ses coudes et ses poings, il a planté des coups d'couteau dans des reins, il a tiré avec des balles réelles sur des mecs pour rien mais ...
Eve il l'a jamais embrassée Eve, il l'a même jamais touchée Eve, il lui a dit à l'ancienne : « J'le ferai quand tu seras mienne, Eve ».

Adam et Eve
Sillonnent la vie pour que l'on s'aime.
Ne pleure pas Eve,
Y'a pas d'mal à penser à sa pomme.
Si la terre des Hommes part en sucette,
Adam te protège.
Adam et Eve
Sillonnent la vie pour que l'on sème.

C'est l'histoire d'Adam et Eve, un gars et une fille qui viennent d'un endroit où ça craint,
Mais eux, ils s'aiment pour de vrai.
Et s'ils ont ces prénoms c'est p’t-être pas pour rien ...
Ils sautent dans ce taxi et le monde se ferme derrière eux,
Ils sautent dans ce taxi et un autre s'ouvre sous leurs yeux.
Dans l'coffre à peine deux sacs ont suffit pour ficeler une vie,
Pour plier les doux tissus d'mensonges qui, disait-on, les protègeraient en cas de pluie.
Il fait nuit, ils sont censés être endormis, blottis dans les bras tatoués d'leurs univers respectifs.
Deux alliances comme une paire de menottes aux doigts de deux fugitifs pourchassés par des maîtres chien d'la bêtise qu’ont au bout de leurs laisses haine et racisme,
Eve, elle s'était imaginée autre chose comme escorte, comme cérémonie
Mais l'essentiel c'est qu'elle voyait dans ses yeux qu'elle était sa princesse à lui.
Ils s'étaient mariés la veille, Adam et Eve ...
Ils se regardèrent et éclatèrent de rire Adam et Eve ...

Adam et Eve
Sillonnent la vie pour que l'on s'aime.
Ne pleure pas Eve,
Y'a pas d'mal à penser à sa pomme.
Si la terre des Hommes part en sucette,
Adam te protège.
Adam et Eve
Sillonnent la vie pour que l'on sème.

Adam, il s'est fait cracher à l'oreille parc'qu'il s'est marié avec elle,
Il s'est fait piétiner l'coeur pour elle, Eve ...
Ils sont devenus père et mère, lui et elle.
Leur monde c'est pas l'jardin d'Eden, non, non !
Mais on supporte tout lorsqu'on s'aime.
Et franchement y'a pas à dire ils sont vraiment croques l'un de l'autre.
Chaque soir il rentre, comme son père avant lui, d'cette usine qui lui casse le dos.
Ils ont pas une tune, ils ont 3 gosses maintenant mais ils s'kiffent pareil.
Bon ... C'est vrai qu'des fois elle se met à rêver d'une autre life mais lui, jamais...
Parc'qu'il sait qu'c'est qu'une seule fois qu'un coeur se casse ...
Le truc d'une autre vie, ça a tourné quelques temps dans la tête d'Eve, mais...
Elle l'a même quelquefois pleuré à des étrangers autour d'elle, et c'est ça, j'crois,
J'crois qu’c'est ça l’serpent de notre histoire....
Adam et Eve,
Toutes les love story depuis la nuit des temps sont les variantes d'une même histoire.
Adam et Eve,
Toutes les love story depuis la nuit des temps sont les variantes d'ce même thème ...

Adam et Eve........Adam et Eve.......Adam et Eve…………
A

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22 mars 2007

Grand Corps Malade

Attentat verbal

C'est quoi, c'est qui, ces mecs chelous qui viennent pour raconter leur vie
C'est elle, c'est lui, c'est nous, on vient même si t'as pas envie
Mais t'écoutes un tout petit bout, p't'être bien que t'en sortiras ravi
Et ça c'est important pour nous, c'est grâce à ça qu'on se sent en vie
J'aime ces attaques un peu surprise, c'est un attentat verbal
On a faim de se faire entendre, moi j'ai l'appétit cannibale
Certains diront que c'est un peu naze et d'autres que c'est franchement d'la balle
Quoi qu'il se passe on poursuivra mais croit pas que ton avis m'est égal
Capables de faire irruption dans des endroits inattendus
Dans des bars et des théâtres, tu nous a déjà entendus
Mais on a déboulé aussi dans des collèges, dans des lycées
Dans des squares ou dans la rue, on a posé, toi même tu sais
Le principe est clair : lâcher des textes là où et quand tu t'y attends pas
Claquer des mots un peu partout et que ça pète comme un attentat
Dans des salles ou en plein air, laisser des traces, faire des ravages
Va demander au 129H ce qu'on appelle le slam sauvage
On pose des textes énervés, ou de geon-pi sentimental
On aborde un peu tous les thèmes avec ou sans instrumental
Mentalement près à proposer partout un intermède vocal
Une interruption sonore, un homicide amical
Si je vois de l'écoute dans tes yeux, je voudrai te dire merci
Et tu pourras me croiser partout sauf sur la scène à Bercy
J'ai tes paroles pour te réveiller et j'en ai pour te bercer
Et je te les offre sous les projecteurs ou dans le RER C
Le plaisir de capter des regards un peu déstabilisés
Qui se disent ceux-là, ils ont pas peur de se ridiculiser
Le plaisir de capter des regards parfois remplis d'émotion
Dans ces cas-là, on sait qu'on a passé le test avec mention
On prend la parole à l'apéro et on la prend au dessert
Même si les plus sceptiques nous disent « mais à quoi ça sert ? »
A pas grand chose c'est vrai, j'avoue, si ce n'est à partager
Des bons mots, des bons moments et des lyrics engagés
C'est un poème, c'est une chanson, c'est du rap ou du slam
Ferait tellement plaisir qu'après ce texte tu t'enflammes
Appelle ça un égo-trip ou appelle ça du freestyle
On est solide comme de la brique et fragile comme du cristal
Les mots sont nos alliés, on les aime comme maître Capello
Puis on les laisse s'envoler en musique ou a capella
Et comme des flèches ils tracent, lancés par nos cordes vocales
Puis on les entend résonner comme une bombe dans un bocal
On arrive comme un accident dans des endroits insolites
Tu nous verras souvent en groupe, on vient rarement en soliste
Et même si tu restes à l'abri, il faut jamais que tu t'emballes
Tu peux subir à tout moment, un attentat verbal
Maintenant tu sais qui c'est, ces mecs chelous qui viennent raconter leur vie
C'est elle, c'est lui, c'est nous, on vient même si t'as pas envie
Mais t'écoutes un tout petit bout, p't'être bien que t'en sortiras ravi
Et ça c'est important pour nous, c'est grâce à ça qu'on se sent en vie.
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Ça peut chémar

John Pucc' Chocolat :
Combien de bonnes âmes s'attendriront sur notre parcours
Peut-être les mêmes qui à l'ancienne n'auraient jamais cru qu'en ce jour
Le soleil caresserait nos ailes en donnant raison à notre zèle
P'tite tête tu m'traitais de brêle... mes ambitions tu t'foutais d'elles..
Mais hélas, pour ta gouverne, sache qu'on a bien repris les rênes
Aussi sûr qu'on se démène pour ne jamais plus être à la traine
On nous disait qu'ça craint là d'où l'on vient pour compter vivre de nos passions
Au point qu'elles nous consument à petit feu sans rémission
J'ai dû slalomer pieds nus et sans skis
Il m'a fallu traverser la toundra et plus sans huskies
Pour devenir maître de mon devenir j'ai frôlé la crucifixion
Mais j'en ai conclu que nos rêves sont à notre portée
Encore faut-il accepter de souffrir pour les mériter
Alors si tu doutes et qu't'en as marre surtout n'enterre jamais l'espoir
Sur la pendule des acharnés à tout moment « ça peut chémar » !

Grand Corps Malade : Des projets, nous et nos potes, on en a eu plein nos poches
Trouver la bonne idée au bon moment pour ne pas rater le coche
Quels que soient les domaines : social, culture ou dans le sport
Il nous fallait tenter notre chance, on ne pouvait pas avoir tort
Des idées les plus farfelues aux projets les plus tangibles
Etions-nous simplement têtus, rien ne paraissait inaccessible
Le plus grand des océans devenait pour nous une petite mare
Lorsque cette phrase résonnait : « je te jure ça peut chémar »

JPC : Ma raison d'être a pris le pas sur ma raison sociale
A toutes les prisons du paraître j'ai mis un retourné facial
Aviez-vous remarqué que l'ascenseur social est bloqué
Et qu'les experts ont bien mieux à faire que d'le réparer
Sur ma lancée j'devais poursuivre alors j'ai pris les escaliers
Mais à ma grande surprise, y'avait plus de marches après le premier palier
On a donc dû relever les manches, taffer dur même les dimanches, quitte à se faire bébar
Et dans nos têtes on se répétait en boucle « t'inquiète, un jour ça va chémar » !

GCM : Je me souviens même plus vraiment quel était notre but final
Voir le quotidien différemment, tenter un truc original
Evidemment ne soyons pas naïfs, on voulait aussi faire des sous
Mais si c'était le seul objectif, on aurait souvent été déçus
Finalement notre ambition, c'était de se créer des rêves
S'offrir une vraie récréation, que le réel nous offre une trêve
Et puis surtout être fiers de construire avec ses potes
On avait besoin de ça, grandir pour changer d'époque
Combien d'heures accumulées en bas de chez toi dans la voiture
A refaire le monde et à refaire notre futur
Combien d'idées d'excités on a citées au pied de ta cité
Et si t'es comme moi, tu referais la même sans hésiter

JPC : A tous les gosses meurtris de briller dans l'indifférence
D'une société qui les néglige puis les accuse de nonchalance
Un hymne à Mère Patrie qui brise le talent et passe son cri sous silence
Une clameur se fait entendre et bat la mesure en cadence
« France ! » des fois je te hais, parfois tu m' émeus
Mais souvent je me tais car je sais qu'au fond je t'aime...
Mais il serait temps que tu rendes hommage à tous ces talents détruits
Fais donc ton tri au mérite et il y aura beaucoup moins d'aigris
Beaucoup moins de jeune épris du lointain modèle états-unien
Parce que réussir ailleurs reste encore le seul moyen d'obtenir ton soutien
Si beaucoup se barrent, c'est pour chasser des chimères aut'part que dans leurs cauchemars
Rappelle-les sur tes terres et montre-leur qu'ici aussi pour eux ça peut chémar !

GCM : Alors on a monté des projets loin des projecteurs
Pour éviter les projectiles des rageurs jeteurs de sorts
Est-ce la mentalité de banlieue ou la mentalité française
Mais les meilleures idées sont souvent celles qui se taisent
Doit-on vraiment changer d'envie ou changer d'environnement
Pour se fixer des objectifs et les atteindre ouvertement
Des mecs qui te jettent le mauvais oeil, on en connaît depuis le préau
Je dois avouer que même entre nous, on s'est pas toujours tirés vers le haut
Mais fini de s'imposer notre propre censure, on n'a pas de sang sur les mains
Alors pourquoi ne pas être sûrs qu'on est sur le bon chemin
Nous n'étions pas forts mais ce passé nous a formés et plus jamais je me marre
Quand j'entends cette phrase résonnait : "Je te jure ça peut chémar".
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Chercheur de phases

Lui il a traversé tout le pays pour atteindre le Grand Ouest
Equipé d'un vieux fute, d'un gros sac et d'une veste
Il se prend pour un aventurier, à raison ou à tort
Il est parmi tant d'autre un simple chercheur d'or
Il retourne toutes les rivières en secouant son tamis
Il traque la moindre lueur, il en rêve même la nuit
Il soulève chaque caillou pour voir ce qu'il y a en dessous
Il lui arrive même de chercher jusqu'à s'en rendre saoul
Il ausculte tous les grains de sable pour dénicher la pépite
Il sait prendre son temps, ne jamais aller trop vite
Quand il rentres chez lui, je te jure qu'il cherche encore
Ses yeux sont des radars, c'est un vrai chercheur d'or
Ca lui a pris un beau jour en voyant les autres partir
Il s'est dit pourquoi pas moi, je pourrai peut-être m'enrichir
Et puis parcourir le monde avec son sac à dos
C'est peut-être au bout du compte le plus beau des cadeaux
Quand il trouve un peu d'or, pour lui plus rien n'existe
Il ne voit plus, n'entend plus, il est comme un autiste
Alors il en veut plus, il chercherait jusqu'à sa mort
Il est parmi tant d'autre un simple chercheur d'or

Moi j'ai traversé toute la pièce pour atteindre mon petit bureau
Equipé de ma main droite, une feuille et un stylo
Je me prends pour un poète, p't'être un vrai, p't'être un naze
Je suis parmi tant d'autres un simple chercheur de phases
Je retourne toutes les phrases en secouant mon esprit
Je traque la moindre rime et j'en rêve même la nuit
Je soulève chaque syllabe pour voir ce qu'il y a en dessous
Il m'arrive même de chercher jusqu'à m'en rendre saoul
J'ausculte tous les mots pour dénicher la bonne terminaison
Je sais prendre mon temps, la patience guide ma raison
Même quand je sors de chez moi, je profite de la moindre occaz
Pour pécho de l'inspiration, j'suis un chercheur de phases
Ca m'a pris petit à petit en voyant les autres écrire
J'me suis dit poser mes textes, ça pourrait me faire plaisir
Et puis trouver le bon mot et le mettre à la bonne place
C'est peut-être ça le plus kiffant, la bonne rime efficace
Quand je trouve une bonne phase, pour moi plus rien n'existe
Je ne vois plus, n'entend plus, je suis comme un autiste
Alors j'en veux plus, je veux qu'on se souvienne de mon blaze
Je suis parmi tant d'autres, un simple chercheur de phases

Son Grand Ouest, c'est mon petit bureau, t'as vu le parallèle frérot
Et si tu pars à Lille, t'es zéro, car ça se passe là dans ton petit bistrot
Moi je fais le pari que tu te tapes des barres dans tous les bars de Paris
Mais si tu ris pas et que tu te barres dans ta barre, oublie mon pari
Car si je viens juste dire des mots, tu peux pas me maudire
Même si je fais ni du Rimbaud ni du Shakespeare, j'sais qu'y a pire
Je te jure, respire ! Je pourrais faire du Britney Spears
Te faire kiffer toi même tu sais que c'est à ça que j'aspire
Moi je veux écrire des tas de phases et te les sortir avec un bon phrasé
Je veux t'envahir de phrases quitte à ce que tu te sentes déphasé
C'est pas avec des jeux de mots que je vais pouvoir dire que je pèse
Encore moins que je vais pouvoir pécho Jennifer Lopez
Mais si tu m'écoutes, c'est déjà une victoire
Et coûte que coûte, je ferai tout pour faire kiffer mon auditoire
Et même si ce texte, c'est pas encore l'extase
T'auras compris le contexte, j'suis un chercheur de phases.
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J'ai oublié

J'ai oublié de commencer ce texte par une belle introduction
J'ai oublié de vous préparer avant d'entrer en action
J'ai oublié de vous prévenir que je m'aperçois que dans ma vie
J'ai oublié pas mal de choses si vous voulez mon avis
J'ai oublié d'être sage, j'ai oublié d'être prudent
J'ai oublié de me ménager et je me suis cassé les dents
On m'a dit qu'on ne pouvait pas être et avoir été
Moi j'ai oublié de faire attention a moi une nuit d'été
J'ai oublié ce que c'est de courir derrière un ballon
J'ai oublié d'être fort comme Achille et son talon
J'ai oublié de remercier mes parents pour tout ce qu'ils ont fait
Mais je suis pas doué pour ce genre de trucs, c'est pas moi le fils parfait
J'ai oublié de prendre des risques dans l'ensemble de mon parcours
Et quand je regarde derrière moi, parfois j'ai le souffle court
J'ai traversé les années plus vite qu'on passe un péage
J'ai oublié de prendre le temps de voir passer les nuages
J'ai oublié d'écrire un texte sur la force de l'amitié
Qui met l'amour à l'amende dont la faiblesse me fait pitié
Y'a pas beaucoup de meufs qui m'ont vraiment fait me retourner
J'ai oublié de tomber amoureux depuis quelques années
J'ai oublié d'imaginer de quoi seront faites les années prochaines
Et quand on me parle de l'avenir, j'ai tendance à changer de chaîne
J'ai oublié de payer mon amende pour m'être garé devant la station
Tant pis pour moi, maintenant j'ai 30% de majoration
J'ai oublié de faire en sorte que ce texte soit structuré
Ca part dans tous les sens tant que ma feuille n'est pas saturée
J'ai oublié de mettre des baggys et des ensembles en peau de pêche
J'ai oublié d'avoir du style et c'est comme ça depuis la crèche
J'ai oublié de chialer depuis un sacré bout de temps
Une sorte de sécheresse ophtalmique, s'en est presque inquiétant
Je sais pas si c'est normal mais c'est vrai que pour être franc
La dernière fois que j'ai versé une larme, on achetait le pain avec des francs
Dans ces vers, j'ai oublié d'arrêter de parler de moi
J'ai oublié de m'oublier comme un premier samedi du mois
J'ai l'impression de me mettre à poil depuis bientôt un quart d'heure
Sur ce coup là j'ai oublié de garder pas mal de pudeur
J'ai oublié de croire en l'existence d'un être supérieur
J'aime pas les jeux de hasard j'ai toujours été mauvais parieur
Par ailleurs, tant mieux, car je ne pourrais pas m'empêcher
De me dépêcher de me sauver pour pas confesser mes péchés
J'ai la pêche et à cette façade, faut pas forcément te fier
J'ai pas oublié d'être un con fier qu'a du mal à se confier
J'ai oublié de me plaindre quand ça en valait la peine
J'ai oublié d'ouvrir les vannes quand la coupe était pleine
A ce putain de texte, j'ai oublié de trouver une chute
Comme un cascadeur qui saute d'un avion sans parachute
Mais chut ! Faut que je me taise, car maintenant c'est la fin...
... . A vrai dire pas tout à fait car pour l'instant j'ai encore faim
J'ai oublié d'écrire ce que je crois et ce que je pense vraiment
J'ai oublié de croire à ce que j'écris machinalement
Mais finalement c'est peut-être mieux car se rappeler c'est subir
J'ai oublié de penser qu'il était préférable de se souvenir
J'ai oublié mon flow, j'ai oublié mon stylo
J'ai oublié mon micro et j'ai oublié tous les mots
J'ai oublié des tas de sujets, vous avez compris le concept
Alors pour pas trop vous saoulez je vais m'arrêter d'un coup sec.
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Je connaissais pas Paris le matin

J'ai pris mon réveil de vitesse et ça c'est assez rare
Je me suis levé sans lui sans stress, pourtant je m'étais couché tard
J'ai mis Morphée à l'amende en plus dehors y'a un pur temps
Pas question que la vie m'attende, j'ai un rendez-vous important
Ce matin mon tout petit dej' n'a pas vraiment la même odeur
Ce matin mon parking tout gris n'a pas vraiment la même couleur
Je sors pour une occasion spéciale que je ne dois pas rater
Ce matin j'ai un rencard avec un moment de liberté
C'est qu'après pas mal d'études et 4 ans de taf à plein temps
Je me suis permis le luxe de m'offrir un peu de bon temps
Plus d'horaires à respecter, finies les semaines de 40 heures
Finies les journées enfermé, adieu la gueule des directeurs
J'ai rendez-vous avec personne, à aucun endroit précis
Et c'est bien ça qui cartonne écoute la suite de mon récit
Aujourd'hui, j'ai rien à faire et pourtant je me suis levé tôt
A mon ancienne vie d'affaires, j'ai posé un droit de véto
C'est un parcours fait de virages, de mirages, j'ai pris de l'âge
Je nage vers d'autres rivages, d'une vie tracée je serai pas un otage
Un auteur de textes, après un point je tourne la page
Pour apprécier demain et mettre les habitudes en cage
Je sais pas où je vais aller je me laisse guider par mon instinct
Fasciné par cette idée je kiffe tout seul c'est mon instant
Le soleil me montre la direction, ne crois pas que j'enjolive
C'est un moment plein d'émotion... attends j'avale ma salive
Je veux checker les éboueurs et aux pervenches rouler des pelles
Y'a du bon son dans la voiture quand j'arrive Porte de La Chapelle
Alors je m'enfonce dans Paris comme si c'était la première fois
Je découvre des paysages que j'ai pourtant vus 500 fois
Je crois que mon lieu de rendez-vous sera cette table en terrasse
Café-croissant-stylo-papier, ça y est tout est en place
Je vois plein de gens autour de moi qui accélèrent le pas
Ils sont pressés et je souris car moi je ne le suis pas
Je connaissais pas Paris le matin et son printemps sur les pavés
Ma vie redémarre pourtant on peut pas dire que j'en ai bavé
La route est sinueuse, je veux être l'acteur de ses tournants
C'est mon moment de liberté, je laisserais pas passer mon tour, non
C'est un parcours fait de virages, de mirages, j'ai pris de l'âge
Je nage vers d'autres rivages, d'une vie tracée je serai pas un otage
Un auteur de textes, après un point je tourne la page
Pour apprécier demain et mettre les habitudes en cage
Puis je vois passer une charmante dans un beau petit tailleur
Elle me regarde comme on regarde un beau petit chômeur
Quand je la vois elle m'esquive et fait celle qui ne m'a pas calculé
Je réalise avec plaisir que socialement j'ai basculé
Il est lundi 10h et j'ai le droit de prendre mon temps
Mon teint, mon ton sont du matin et y'a personne qui m'attend
Y'a tellement de soleil qu'y a que le ciment qui fleurit pas
Il est lundi 11h et moi je traîne dans Ris-Pa
Loin de moi l'envie de faire l'apologie de l'oisiveté
Mais elle peut aider à se construire, laisse moi cette naïveté
Puis de toute façon j'ai mieux à faire que me balader dans Paname
Dès demain je vois des enfants pour leur apprendre à faire du slam
Je connaissais pas Paris le matin, voilà une chose de réparée
Je sais pas trop ce qui m'attend mais ce sera loin d'une vie carrée
Moi j'ai choisi une voie chelou, on dirait presque une vie de bohème
Mais je suis sûr que ça vaut le coup, moi j'ai choisi une vie de poèmes.
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Je dors sur mes deux oreilles

J'ai constaté que la douleur était une bonne source d'inspiration
Et que les zones d'ombre du passé montrent au stylo la direction
La colère et la galère sont des sentiments productifs
Qui donnent des thèmes puissants, quoi qu'un peu trop répétitifs
A croire qu'il est plus facile de livrer nos peines et nos cris
Et qu'en un battement de cils un texte triste est écrit
On se laisse aller sur le papier et on emploie trop de métaphores
Pourtant je t'ai déjà dit que tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts
C'est pour ça qu'aujourd'hui j'ai décidé de changer de thème
D'embrasser le premier connard venu pour lui dire je t'aime
Des lyrics pleins de vie avec des rimes pleines d'envie
Je vois, je veux, je vis, je vais, je viens, je suis ravi
C'est peut-être une texte trop candide mais il est plein de sincérité
Je l'ai écrit avec une copine, elle s'appelle Sérénité
Toi tu dis que la vie est dure et au fond de moi je pense pareil
Mais je garde les idées pures et je dors sur mes 2 oreilles
Evidemment on marche sur un fil, chaque destin est bancal
Et l'existence est fragile comme une vertèbre cervicale
On t'a pas vraiment menti, c'est vrai que parfois tu vas saigner
Mais dans chaque putain de vie, y'a tellement de choses à gagner
J'aime entendre, raconter, j'aime montrer et j'aime voir
J'aime apprendre, partager, tant qu'y a de l'échange y'a de l'espoir
J'aime les gens, j'aime le vent, c'est comme ça je joue pas un rôle
J'ai envie, j'ai chaud, j'ai soif, j'ai hâte, j'ai faim et j'ai la gaule
J'espère que tu me suis, dans ce que je dis y'a rien de tendancieux
Quand je ferme les yeux, c'est pour mieux ouvrir les cieux
C'est pas une religion, c'est juste un état d'esprit
Y'a tellement de choses à faire et ça maintenant je l'ai compris
Chaque petit moment banal, je suis capable d'en profiter
Dans la vie j'ai tellement de kifs que je pourrai pas tous les citer
Moi en été je me sens vivre, mais en hiver c'est pareil
J'ai tout le temps l'oeil du tigre, et je dors sur mes 2 oreilles

C'est pas moi le plus chanceux mais je me sens pas le plus à plaindre
Et j'ai compris les règles du jeu, ma vie c'est moi qui vais la peindre
Alors je vais y mettre le feu en ajoutant plein de couleurs
Moi quand je regarde par la fenêtre je vois que le béton est en fleur
J'ai envie d'être au coeur de la ville et envie d'être au bord de la mer
De voir le delta du Nil et j'ai envie d'embrasser ma mère
J'ai envie d'être avec les miens et j'ai envie de faire des rencontres
J'ai les moyens de me sentir bien et ça maintenant je m'en rends compte
Je voulais pas écrire un texte « petite maison dans la prairie »
Mais j'étais de bonne humeur et même mon stylo m'a souri
Et puis je me suis demandé si j'avais le droit de pas être rebelle
D'écrire un texte de slam pour affirmer que la vie est belle
Si tu me chambres je m'en bats les reins, parfois je me sens inattaquable
Parce que je suis vraiment serein et je suis pas prêt de péter un câble
La vie c'est gratuit je vais me resservir et tu devrais faire pareil
Moi je me couche avec le sourire et je dors sur mes 2 oreilles

La vie c'est gratuit je vais me resservir et ce sera toujours pareil
Moi je me couche avec le sourire et je dors sur mes 2 oreilles
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Le jour se lève

Le jour se lève sur notre grisaille, sur les trottoirs de nos ruelles et sur nos tours
Le jour se lève sur notre envie de vous faire comprendre à tous que c'est à notre tour
D'assumer nos rêves, d'en récolter la sève pour les graver dans chaque mur de pierre
Le jour se lève et même si ça brûles les yeux, on ouvrira grand nos paupières
Il a fait nuit trop longtemps et avancer sans lumière nous a souvent fait tâtonner
Personne à pardonner, si on est là aujourd'hui c'est juste qu'on a pas abandonné
On a cherché la lueur de l'aube en sachant qu'elle avait la couleur de l'espoir
On s'est armé de nos stylos pour écrire nous-mêmes la suite de toute cette histoire
Le jour se lève, sort de sa grève, c'est grave à quel point la nuit a été agitée
On en a de belles à raconter même si j'imagine que ça sera sûrement loin de tes JT
Le soleil éclaire notre papier qu'on avait gratté dans l'ombre pendant toute la nuit
La chaleur fait couler l'encre, nos mots quittent nos cahiers, nos voix sortent de l'ennui
Alors nous allons prendre la parole, monter sur scène pour un moment, j'espère que t'en as conscience
Finies la patience et la méfiance, on s'offre simplement avec l'écriture une renaissance
Le jour se lève et son glaive de lave nous lave des peines et douleurs du passé
Notre avenir est lancé... tu nous écouteras et diras franchement ce que t'en as pensé
Le jour se lève et la joie se livre, la soif se lit sur nos lèvres, tu devrais nous suivre
Si notre heure est brève, nous allons quand même la vivre,
Nous ne sommes pas bons élèves mais l'envie nous enivre
Alors à ton tour ouvre les yeux, approche toi et observe avec curiosité
Le souffle et l'enthousiasme d'une brigade de poètes sortis tout droit de l'obscurité
Ne prends pas ça pour de l'arrogance mais on sent que c'est notre heure et ça fait du bien
Notre passion va nous nourrir et je vais retrouver le sourire dans le regard de tous les miens
Le jour se lève, on le doit peut-être qu'à nous et quand je dis ça, c'est pas juste une métaphore
Le jour se lève et si ça se trouve, c'est uniquement parce qu'on l'a espéré fort
Le jour se lève sur notre grisaille, sur les trottoirs de nos ruelles et sur nos tours
Le jour se lève sur notre envie de vous faire comprendre à tous que c'est à notre tour
Notre futur est incertain, c'est vrai que ces deux mots là vont toujours de paire
Mais notre jour s'est bien levé, dorénavant il sera difficile de nous faire taire.
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Les voyages en train

J'crois que les histoires d'amour c'est comme les voyages en train,
Et quand je vois tous ces voyageurs parfois j'aimerais en être un,
Pourquoi tu crois que tant de gens attendent sur le quai de la gare,
Pourquoi tu crois qu'on flippe autant d'arriver en retard.

Les trains démarrent souvent au moment où l'on s'y attend le moins,
Et l'histoire d'amour t'emporte sous l'oeil impuissant des témoins,
Les témoins c'est tes potes qui te disent au revoir sur le quai,
Ils regardent le train s'éloigner avec un sourire inquiet,
Toi aussi tu leur fais signe et tu imagines leurs commentaires,
Certains pensent que tu te plantes et que t'as pas les pieds sur terre,
Chacun y va de son pronostic sur la durée du voyage,
Pour la plupart le train va derailler dès le premier orage.

Le grand amour change forcément ton comportement,
Dès le premier jour faut bien choisir ton compartiment,
Siège couloir ou contre la vitre il faut trouver la bonne place,
Tu choisis quoi une love story de première ou d'seconde classe.

Dans les premiers kilomètres tu n'as d'yeux que pour son visage,
Tu calcules pas derrière la fenêtre le défilé des paysages,
Tu te sens vivant tu te sens léger tu ne vois pas passer l'heure,
T'es tellement bien que t'as presque envie d'embrasser le controleur.

Mais la magie ne dure qu'un temps et ton histoire bât de l'aile,
Toi tu te dis que tu n'y est pour rien et que c'est sa faute à elle,
Le ronronement du train te saoule et chaque virage t'écoeure,
Faut que tu te lèves que tu marches tu vas te dégourdir le coeur.

Et le train ralentit et c'est déjà la fin de ton histoire,
En plus t'es comme un con tes potes sont restés à l'autre gare,
Tu dis au revoir à celle que tu appelleras désormais ton ex,
Dans son agenda sur ton nom elle va passer un coup de tipex.

C'est vrai que les histoires d'amour c'est comme les voyages en train,
Et quand je vois tous ces voyageurs parfois j'aimerais en être un,
Pourquoi tu crois que tant de gens attendent sur le quai de la gare,
Pourquoi tu crois qu'on flippe autant d'arriver en retard.

Pour beaucoup la vie se résume à essayer de monter dans le train,
A connaitre ce qu'est l'amour et se découvrir plein d'entrain,
Pour beaucoup l'objectif est d'arriver à la bonne heure,
Pour réussir son voyage et avoir accès au bonheur.

Il est facile de prendre un train encore faut il prendre le bon,
Moi je suis monté dans deux trois rames mais c'était pas le bon vagon,
Car les trains sont crapricieux et certains sont innaccessibles,
Et je ne crois pas tout le temps qu'avec la SNCF c'est possible.

Il y a ceux pour qui les trains sont toujours en grèves,
Et leurs histoires d'amour n'existent que dans leurs rêves,
Et y'a ceux qui foncent dans le premier train sans faire attention,
Mais forcément ils descendront dessus à la prochaine station,
Y'a celles qui flippent de s'engager parce qu'elles sont trop émotives,
Pour elles c'est trop risqué de s'accrocher à la locomotive,
Et y'a les aventuriers qu'enchainent voyages sur voyages,
Dès qu'une histoire est terminée ils attaquent une autre page.

Moi après mon seul vrai voyage j'ai souffert pendant des mois,
On s'est quitté d'un commun accord mais elle était plus d'accord que moi,
Depuis je traine sur les quais je regarde les trains au départ,
Y'a des portes qui s'ouvrent mais dans une gare je me sent à part.

Il parait que les voyages en train finissent mal en général,
Si pour toi c'est le cas accroche toi et garde le moral,
Car une chose est certaine y'aura toujours un terminus,
Maintenant tu es prévenu la prochaine fois tu prendras le bus.
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Ma tête, mon coeur

Le corps humain est un royaume ou chaque organe veut être le roi
Il y a chez l'homme 3 leaders qui essayent d'imposer leur loi
Cette lutte permanente est la plus grosse source d'embrouille
Elle oppose depuis toujours la tête, le coeur et les couilles
Que les demoiselles nous excusent si on fait des trucs chelous
Si un jour on est des agneaux et qu'le lendemain on est des loups
C'est à cause de c'combat qui s'agite dans notre corps
La tête, le coeur, les couilles discutent mais ils sont jamais d'accords
Mon coeur est une vraie éponge, toujours prêt à s'ouvrir
Mais ma tête est un soldat qui s'laisse rarement attendrir
Mes couilles sont motivées, elles aimeraient bien pé-cho cette brune
Mais y'en a une qui veut pas, putain ma tête me casse les burnes
Ma tête a dit a mon coeur qu'elle s'en battait les couilles
Si mes couilles avaient mal au coeur et qu'ça créait des embrouilles
Mais mes couilles ont entendu et disent à ma tête qu'elle a pas d'coeur
Et comme mon coeur n'a pas d'couilles, ma tête n'est pas prête d'avoir peur
Moi mes couilles sont têtes en l'air et ont un coeur d'artichot
Et quand mon coeur perd la tête, mes couilles restent bien au chaud
Et si ma tête part en couilles, pour mon coeur c'est la défaite
J'connais cette histoire par coeur, elle n'a ni queue ni tête
Moi les femmes j'les crains, autant qu'je suis fou d'elles
Vous comprenez maintenant pourquoi chez moi c'est un sacré bordel
J'ai pas trouvé la solution, ça fait un moment qu'je fouille
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Midi 20

Je suis né tôt ce matin, juste avant que le soleil comprenne
Qu'il va falloir qu'il se lève et qu'il prenne son petit crème
Je suis né tôt ce matin, entouré de plein de gens bien
Qui me regardent un peu chelou et qui m'appellent Fabien
Quand le soleil apparaît j'essaie de réaliser ce qu'il se passe
Je tente de comprendre le temps et j'analyse mon espace
Il est 7 heures du mat' sur l'horloge de mon existence
Je regarde la petite aiguille et j'imagine son importance
Pas de temps à perdre ce matin, je commence par l'alphabet
Y'a plein de choses à apprendre si tu veux pas finir tebê
C'est sûr, je serais pas un génie mais ça va y'a pire
Sur les coups de 7 heures et demie j'ai appris à lire et à écrire
La journée commence bien, il fait beau et je suis content
Je reçois plein d'affection et je comprends que c'est important
Il est bientôt 9 heures et demie et j'aborde l'adolescence
En pleine forme, plein d'envie et juste ce qu'il faut d'insouciance
Je commence à me la raconter, j'ai plein de potes et je me sens fort
Je garde un peu de temps pour les meufs quand je suis pas en train de faire du sport
Emploi du temps bien rempli, et je suis à la bourre pour mes rencards
Putain la vie passe trop vite, il est déjà 11 heures moins le quart
Celui qui veut me viser, je lui conseille de changer de cible
Me toucher est impossible, à 11 heures je me sens invincible
Il fait chaud, tout me sourit, il manquait plus que je sois amoureux
C'est arrivé sans prévenir sur les coups d'11 heures moins 2
Mais tout à coup, alors que dans le ciel, y'avait pas un seul nuage
A éclaté au-dessus de moi un intolérable orage
Il est 11 heures 08 quand ma journée prend un virage
Pour le moins inattendu alors je tourne mais j'ai la rage
Je me suis pris un éclair comme un coup d'électricité
Je me suis relevé mais j'ai laissé un peu de mobilité
Mes tablettes de chocolat sont devenues de la marmelade
Je me suis fait à tout ça, appelez moi Grand Corps Malade
Cette fin de matinée est tout sauf une récréation
A 11 heures 20 je dois faire preuve d'une bonne dose d'adaptation
Je passe beaucoup moins de temps à me balader rue de la Rép'
Et j'apprends à remplir les papiers de la Cotorep
J'ai pas que des séquelles physiques, je vais pas faire le tho-my
Mais y'a des cicatrices plus profondes qu'une trachéotomie
J'ai eu de la chance je suis pas passé très loin de l'échec et mat
Mais j'avoue que j'ai encore souvent la nostalgie de 10 heures du mat'
A midi moins le quart, j'ai pris mon stylo bleu foncé
J'ai compris que lui et ma béquille pouvaient me faire avancer
J'ai posé des mots sur tout ce que j'avais dans le bide
J'ai posé des mots et j'ai fait plus que combler le vide
J'ai été bien accueilli dans le cercle des poètes du bitume
Et dans l'obscurité, j'avance au clair de ma plume
J'ai assommé ma pudeur, j'ai assumé mes ardeurs
Et j'ai slamé mes joies, mes peines, mes envies et mes erreurs
Il est midi 19 à l'heure où j'écris ce con d'texte
Je vous ai décrit ma matinée pour que vous sachiez le contexte
Car si la journée finit à minuit, il me reste quand même pas mal de temps
J'ai encore tout l'après-midi pour faire des trucs importants
C'est vrai que la vie est rarement un roman en 18 tomes
Toutes les bonnes choses ont une fin, on ne repousse pas l'ultimatum
Alors je vais profiter de tous les moments qui me séparent de la chute
Je vais croquer dans chaque instant, je ne dois pas perdre une minute
Il me reste tellement de choses à faire que j'en ai presque le vertige
Je voudrais être encore un enfant mais j'ai déjà 28 pijes
Alors je vais faire ce qu'il faut pour que mes espoirs ne restent pas vains
D'ailleurs je vous laisse, là c'est chaud, il est déjà midi 20.
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Parole du bout du monde

Rouda : Qui a dit un jour que les paroles s'envolent et que les écrits restent
Et qui dira que cette histoire ne fut qu'une parabole de deux poètes à la plume trop leste
Des montagnes de l'Est elle traverse les rivières du grand Ouest
Puis serpente et s'entête jusqu'à se fondre dans l'asphalte

GCM : C'est l'histoire d'un récit qui traverse le monde comme tu tournes les pages de ton atlas
On m'a dit qu'il était conté par un mec très vieux, je parle pas du Père Fouras
Mais d'un ancien respecté à la voix aussi profonde que les rides de son visage
Je te parle de son récit qui pendant des décennies a traversé plus d'un paysage

Rouda : C'est l'histoire d'un tour du monde d'une course autour de la planisphère
Un moment hors de l'espace-temps où les secondes se comptent en millénaires
Ce n'est pas un conte mais un poème mi-phénomène paranormal
Mi-parole libre qui se promène forcément ça se passe à l'oral

GCM : C'est l'histoire d'un voyage fantastique auquel ont participé plus d'un élément
Qui, lors d'une existence classique, ne se croisent pas forcément
Ce voyage un peu magique, comme tout le monde tu en as entendu parler
Moi je l'ai connu un soir de pleine lune devant un grand ciel étoilé

Rouda : Moi je crois bien que c'est le vent qui est venu me la souffler
Et ça m'a fait l'effet d'un sédatif car à vrai dire ça m'a troublé

GCM : Cette histoire, je donnerais tout pour connaître son origine exacte
T'sais quoi Rouda on va remonter à sa source chacun de son côté, tel est notre pacte

Rouda : Ok Grand Corps Malade je te souhaite une balade planétaire
Je te laisse donner le top départ et le choix dans l'hémisphère

GCM : Tu devras fouiller dans 2 continents, moi 3, s'il faut on se retrouve dans 10ans
Mais comme j'ai plus de terres que toi, tu te taperas aussi le fond des océans
Bon voyage ! Que le meilleur gagne !

Rouda : J'ai commencé à observer les territoires les plus classiques
Le tableau noir des facultés aux discours très académiques
J'ai entendu les cris d'une parole qui s'endort dans des débats soporifiques
Des conférences, des galeries d'art et même des visites guidées au coeur des quartiers historiques

GCM : J'ai commencé ma quête en questionnant mon voisin de palier
Il est tellement vieux qu'à un bout de cette histoire il est forcément lié
Il m'a conseillé d'enquêter dans un petit village montagnard
Mais les gens que j'ai croisés là-bas avaient étrangement perdu la mémoire

Rouda : Sur mon itinéraire j'avais quelques antiquaires
Je n'y ai trouvé que des mots en vieux français et des paroles pleines de poussière
J'ai rencontré deux trois coiffeurs et leurs récits légendaires
A la racine j'ai tout compris de la théorie de la pesanteur
J'ai donc pris de la hauteur j'ai fait pas mal d'aller-retours
J'ai été rapide ou plein de lenteur mais la durée de mon parcours
S'étale sur le Maghreb et ses conteurs jusqu'aux tavernes de Singapour
Des tribus nomades d'orateurs aux temples de Kuala Lumpur
J'ai vu des mots d'absence des mots laissés sur une porte et même des mots d'amour
J'ai parfois pris le mauvais sens et plus j'ai fait la connaissance des nouveaux troubadours
GCM : J'ai compris que c'que je cherchais avait quelque chose de secret
Et que cette histoire était fragile comme un mot écrit à la craie
Je scrutais la nuit dans des ruelles sombres aux odeurs de pisse
Quand un vieux clochard me lança enfin sur une bonne piste
Il m'a dit d'aller interroger un scientifique, j'étais d'accord
Mais celui-ci m'a rien appris, j'ai juste révisé le théorème de Pythagore
Alors je suis allé voir les plus grands philosophes du continent
Mais ils m'ont saoulé, j'préfèrais encore mon vieux voisin incontinent
J'ai rencontré des tas de personnes, de Reykjavik à Pékin
Des groupes de jeunes rappeurs aux vieux griots africains... mais en vain

GCM & Rouda : J'ai vu des mots tendres, j'ai vu des mots d'excuse, j'ai vu des gros mots
J'ai vu des mots à prendre des mots qui accusent et même des mots en trop
J'ai vu des mots passants, j'ai vu des mots vexants, j'ai vu des mots tranchants comme un pieux
J'ai vu des mots qui immobilisent des mots sans mobile et même des mots creux
J'ai vu des Mohammed, j'ai vu des Mauricette
J'ai surtout vu que j'avais fait ce voyage pour rien
J'ai vu de mauvais mots, j'ai vu des bons moments
Et que finalement la source n'était pas si loin
Cette histoire, c'est la tienne, c'est la mienne, elle est bien réelle
C'est l'histoire du langage universel faîtes qu'elle soit éternelle
J'sais pas pour toi Grand Corps Malade mais notre fin de texte me semble un peu trop solennelle
C'est vrai Rouda mais l'important c'est peut-être juste qu'elle soit belle
Ca leur paraîtra peut-être bête encore plus con que deux poètes
Mais j'ai encore envie de la dire : que vive la parole libre !
En tout cas c'qui est net, c'est que cette histoire vit dans toutes nos têtes
Et qu'on continueras à la vivre jusqu'aux toutes dernières pages de notre propre livre
Bon voyage ! Que le meilleur gagne !
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Rencontres

C'était sur une grande route, j'marchais là d'puis des jours
Voire des s'maines ou des mois, j'marchais là d'puis toujours
Une route pleine de virages, des trajectoires qui dévient
Un ch'min un peu bizarre, un peu tordu comme la vie
Evidemment j'étais pas tout seul, j'avais envie d'faire connaissance
Y'avait un tas d'personnes et personne marchait dans l'même sens
Alors j'continuais tout droit mais un doute s'est installé
Je savais pas c'que j'foutais là, encore moins où j'devais aller
Mais en ch'min au fil du temps j'ai fait des sacrées rencontres
Des trucs impressionants, faut absolument qu'j'vous raconte
Ces personnages que j'ai croisé c'est pas vraiment des êtres humains
Tu peux parler avec eux mais jamais leur serrer la main
Tout d'abord sur mon parcours j'ai rencontré l'innocence
Un être doux, très gentil mais qui manque un peu d'expérience
On a marché un p'tit moment, moins longtemps que c'que j'aurais cru
J'ai rencontré d'autres éléments et l'innocence a disparue
Un moment sur mon ch'min, j'ai rencontré le sport
Un mec physique, un peu grande gueule mais auprès d'qui tu d'viens fort
Pour des raisons techniques on a du s'quitter c'était dur
Mais finalement c'est bien comme ça, puis l'sport ça donne des courbatures
J'ai rencontré la poésie, elle avait un air bien prétentieux
Elle prétendait qu'avec les mots on pouvait traverser les cieux
J'lui ai dit j't'ai d'jà croisée et franchement tu vaux pas l'coup
On m'a parlé d'toi à l'école et t'avais l'air vraiment relou
Mais la poésie a insisté et m'a rattrapé sous d'autres formes
J'ai compris qu'elle était cool et qu'on pouvait braver ses normes
J'lui ai d'mandé tu penses qu'on peux vivre ensemble ? J'crois qu'j'suis accroc
Elle m'a dit t'inquiêtes le monde appartient à ceux qui rêvent trop
Puis j'ai rencontré la détresse et franchement elle m'a saoulé
On a discuté vite fait mais rapidement je l'ai r'foulée
Elle a plein d'certitudes sous ses grands airs plein d'tension
Mais vous savez quoi ? La détresse, elle a pas d'conversations
Un moment sur ma route j'ai rencontré l'amour
J'lui ai dit tient tu tombes bien, j'veux t'parler d'puis toujours
Dans l'absolu t'es une bonne idée mais dans les faits c'est un peu nul
Tu pars en couille une fois sur deux faudrait qu'tu r'travaille ta formule
L'amour m'a dit écoute petit ça fait des siècles que j'fais mon taff
Alors tu m'parles sur un autre ton si tu veux pas t'manger des baffes
Moi j'veux bien être gentille mais faut qu'chacun y mette du sien
Les humains n'font aucun effort et moi j'suis pas un magicien
On s'est embrouillé un p'tit moment et c'est là qu'j'me suis rendu compte
Que l'amour était sympa mais que quand même il s'la raconte
Puis il m'a dit qu'il d'vait partir, il avait des rendez-vous par centaine
Que ce soir il d'vait diner chez sa d'mi-soeur : la haine
Avant d'partir j'ai pas bien compris, il m'a conseillé d'y croire toujours
Puis s'est éloigné sans s'retourner, c'était mes derniers mots d'amour
J'suis content d'l'avoir connu, ça j'l'ai bien réalisé
Et je sais qu'un d'ces quatre on s'ra amené à s'recroiser
Un peu plu stard sur mon ch'min j'ai rencontré la tendresse
Ce qui reste de l'amour derrière les barrières que le temps dresse
Un peu plus tard sur mon ch'min j'ai rencontré la nostalgie
La fiancée des bons souvenirs qu'on éclaire à la bougie
Assez tôt sur mon parcours j'avais rencontré l'amitié
Et jusqu'à c'jour, elle marche toujours à mes côtés
Avec elle j'ma tape des barres et on connait pas la routine
Maintenant c'est sûr, l'amitié, c'est vraiment ma meilleure copine
J'ai rencontré l'avenir mais il est resté très mystérieux
Il avait la voix déformée et un masque sur les yeux
Pas moyen d'mieux l'connaitre, il m'a laissé aucune piste
Je sais pas à quoi il r'semble mais au moins j'sais qu'il existe
J'ai rencontré quelques peines, j'ai rencontré beaucoup d'joie
C'est parfois une question d'chance, souvent une histoire de choix
J'suis pas au bout d'mes surprises, là d'sus y'a aucun doute
Et tous les jours je continue d'apprendre les codes de ma route

C'était sur une grande route, j'marchais là d'puis des jours
Voire des s'maines ou des mois, j'marchais là d'puis toujours
Une route pleine de virage, des trajectoires qui dévient
Un ch'min un peu bizarre, un peu tordu, un peu comme la vie.
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Saint Denis

J'voudrais faire un slam pour une grande dame que j'connais depuis tout petit
J'voudrais faire un slam pour celle qui voit ma vieille canne du lundi au samedi
J'voudrais faire un slam pour une vieille femme dans laquelle j'ai grandi
J'voudrais faire un slam pour cette banlieue nord de Paname qu'on appelle Saint-Denis
Prends la ligne D du RER et erre dans les rues sévères d'une ville pleine de caractère
Prends la ligne 13 du métro et va bouffer au McDo ou dans les bistrots d'une ville pleine de bonnes gos et de gros clandos
Si t'aimes voyager, prends le tramway et va au marché. En une heure, tu traverseras Alger et Tanger.
Tu verras des Yougos et des Roms, et puis j't'emmènerais à Lisbonne
Et à 2 pas de New-Deli et de Karashi (t'as vu j'ai révisé ma géographie), j't'emmènerai bouffer du Mafé à Bamako et à Yamoussoukro
Et si tu préfères, on ira juste derrière manger une crêpe là où ça sent Quimper et où ça a un petit air de Finistère
Et puis en repassant par Tizi-Ouzou, on finira aux Antilles, là où il y a des grosses re-noi qui font « Pchit, toi aussi kaou ka fé la ma fille ! »
Au marché de Saint-Denis, faut que tu sois sique-phy. Si t'aimes pas être bousculé tu devras rester zen
Mais sûr que tu prendras des accents plein les tympans et des odeurs plein le zen
Après le marché on ira ché-mar rue de la République, le sanctuaire des magasins pas chers
La rue préférée des petites rebeus bien sapées aux petits talons et aux cheveux blonds peroxydés
Devant les magasins de zouk, je t'apprendrai la danse. Si on va à la Poste j't'enseignerai la patience...
La rue de la République mène à la Basilique où sont enterré tous les rois de France, tu dois le savoir ! Après Géographie, petite leçon d'histoire
Derrière ce bâtiment monumental, j't'emmène au bout de la ruelle, dans un petit lieu plus convivial, bienvenu au Café Culturel
On y va pour discuter, pour boire, ou jouer aux dames. Certains vendredi soir, y'a même des soirées Slam
Si tu veux bouffer pour 3 fois rien, j'connais bien tous les petits coins un peu poisseux
On y retrouvera tous les vauriens, toute la jet-set des aristocrasseux
Le soir, y'a pas grand chose à faire, y'a pas grand chose d'ouvert
A part le cinéma du Stade, où les mecs viennent en bande : bienvenue à Caillera-Land
Ceux qui sont là rêvent de dire un jour « je pèse ! » et connaissent mieux Kool Shen sous le nom de Bruno Lopez
C'est pas une ville toute rose mais c'est une ville vivante. Il s'passe toujours quelqu'chose, pour moi elle est kiffante
J'connais bien ses rouages, j'connais bien ses virages, y'a tout le temps du passage, y'a plein d'enfants pas sages,
j'veux écrire une belle page, ville aux cent mille visages, St-Denis-centre mon village
J'ai 93200 raisons de te faire connaître cette agglomération. Et t'as autant de façons de découvrir toutes ses attractions.
A cette putain de cité j'suis plus qu'attaché, même si j'ai envie de mettre des taquets aux arracheurs de portables de la Place du Caquet
St-Denis ville sans égal, St-Denis ma capitale, St-Denis ville peu banale.. où à Carrefour tu peux même acheter de la choucroute Hallal !
Ici on est fier d'être dyonisiens, j'espère que j't'ai convaincu. Et si tu m'traites de parisien, j't'enfonce ma béquille dans l'...
J'voudrais faire un slam pour une grande dame que j'connais depuis tout petit
J'voudrais faire un slam pour celle qui voit ma vieille canne du lundi au samedi
J'voudrais faire un slam pour une vieille femme dans laquelle j'ai grandi
J'voudrais faire un slam pour cette banlieue nord de Paname qu'on appelle Saint-Denis.
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Sixième sens

La nuit est belle, l'air est chaud et les étoiles nous matent
Pendant qu'on kiffe et qu'on apprécie nos plus belles vacances
La vie est calme, il fait beau, il est 2 heures du mat'
On est quelques sourires à partager notre insouciance
C'est ce moment là, hors du temps, que la réalité a choisi
Pour montrer qu'elle décide et que si elle veut elle nous malmène
Elle a injecté dans nos joies comme une anesthésie
Souviens-toi de ces sourires, ce sera plus jamais les mêmes
Le temps s'est accéléré d'un coup et c'est tout mon futur qui bascule
Les envies, les projets, les souvenirs, dans ma tête y'a trop de pensées qui se bousculent
Le choc n'a duré qu'une seconde mais ses ondes ne laissent personne indifférent
« Votre fils ne marchera plus », voilà ce qu'ils ont dit à mes parents
Alors j'ai découvert de l'intérieur un monde parallèle
Un monde où les gens te regardent avec gêne ou avec compassion
Un monde où être autonome devient un objectif irréel
Un monde qui existait sans que j'y fasse vraiment attention
Ce monde-là vit à son propre rythme et n'a pas les mêmes préoccupations
Les soucis ont une autre échelle et un moment banal peut être une très bonne occupation
Ce monde là respire le même air mais pas tout le temps avec la même facilité
Il porte un nom qui fait peur ou qui dérange : les handicapés
On met du temps à accepter ce mot, c'est lui qui finit par s'imposer
La langue française a choisi ce terme, moi j'ai rien d'autre à proposer
Rappelle-toi juste que c'est pas une insulte, on avance tous sur le même chemin
Et tout le monde crie bien fort qu'un handicapé est d'abord un être humain
Alors pourquoi tant d'embarras face à un mec en fauteuil roulant
Ou face à une aveugle, vas-y tu peux leur parler normalement
C'est pas contagieux pourtant avant de refaire mes premiers pas
Certains savent comme moi qu'y a des regards qu'on oublie pas
C'est peut-être un monde fait de décence, de silence, de résistance
Un équilibre fragile, un oiseau dans l'orage
Une frontière étroite entre souffrance et espérance
Ouvre un peu les yeux, c'est surtout un monde de courage
Quand la faiblesse physique devient une force mentale
Quand c'est le plus vulnérable qui sait où, quand, pourquoi et comment
Quand l'envie de sourire redevient un instinct vital
Quand on comprend que l'énergie ne se lit pas seulement dans le mouvement
Parfois la vie nous teste et met à l'épreuve notre capacité d'adaptation
Les 5 sens des handicapés sont touchés mais c'est un 6ème qui les délivre
Bien au-delà de la volonté, plus fort que tout, sans restriction
Ce 6ème sens qui apparaît, c'est simplement l'envie de vivre.
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Toucher l'instant

On a trempé notre plume dans notre envie de changer de vision
De prendre une route parallèle, comme une furtive évasion
On a trempé notre plume et est-ce vraiment une hérésie
De se dire qu'on assume et qu'on écrit de la poésie
Il existe paraît-il, un instant dans l'écriture
Qui oublie la page blanche et efface les ratures
Un véritable état second, une espèce de transe
Qui apparaît mystérieusement et s'envole en silence
Que l'on rape ou que l'on slame, on recherche ce moment
Il allume une flamme qui nous éclaire brièvement
Cette flamme est la preuve, laisse moi t'en faire une démo
Qu'il est possible de combattre le mal par les mots
C'est tout sauf une légende, on espère juste toucher l'instant
Les quelques secondes du poète qui échappent à l'espace-temps
Les moment rares et irréels que la quiétude inonde
Rouda, n'oublie jamais notre parole du bout du monde
On ressent comme une coupure dans la vie, comme un rêve
On oublie les coups durs de la vie, comme une trêve
C'est un phénomène puissant, je ne te parle pas d'inspiration
Mais d'un souffle plus profond comme une seconde respiration
On voit et on entend l'encre devenir vivante
On goûte et on sent la saveur d'une rime errante
On touche du doigt l'instant qui nous enveloppe de sa puissance
C'est sans cesse la renaissance de l'essence même de nos cinq sens
C'est le moment où on passe de l'autre côté des paysages
On sympathise avec le vent et on tutoie les nuages
Il fait jour en pleine nuit et il fait nuit en plein jour
Profite de cet instant, il ne durera pas toujours
C'est tout sauf une légende, on espère juste toucher l'instant
Les quelques secondes du poète qui échappent à l'espace-temps
Le moment où le voile se lève et la magie s'élance
Là où j'ai croisé Souleymane au bout du sixième silence
Si on a pas atteint le Nirvana, on doit en être au seuil
Pourtant je suis simplement assis là devant ma feuille
Peut-être que cet instant n'existe que dans mon esprit
Et que je suis complètement mythomane lorsque j'écris
Mais laisse moi mon stylo, y'a pas moyen que je m'arrête
J'ai une envie d'écrire comme t'as une envie de cigarette
Et pour m'enlever ce désir je te demanderais de repasser
Car tant que je pourrais écrire je continuerai de penser
Que c'est tout sauf une légende, on espère juste toucher l'instant
Les quelques secondes du poète qui échappent à l'espace-temps
Les moments que l'on redécouvre, que l'on connaît plus ou moins
Tu l'as déjà touché Jacky, j'en suis témoin
On a trempé notre plume dans notre envie de changer de vision
De prendre une route parallèle, comme une furtive évasion
On a trempé notre plume et est-ce vraiment une hérésie
De se dire qu'on assume et qu'on écrit de la poésie.
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Vu de ma fenêtre

Vu de ma fenêtre, y'a que des bâtiments
Si j'te disais que je vois de la verdure, tu saurais que je mens
Et puis pour voir un bout de ciel, faut se pencher franchement
Vu de ma fenêtre, y'a des petits qui font du skate, ça fait un bruit, t'as mal à la tête
Et puis y'a des gars en bas qui galèrent
Ils sont là, ils font rien, ils prennent l'air
Surtout le printemps, surtout l'été, surtout l'automne, surtout l'hiver
Vu de ma fenêtre, y'a vachement de passage, de Carrefour à la mairie je vois des gens de tout âge
Du métro à la boulangerie, je vois toutes sortes du visages
Et puis en face bien sûr, y'a Vidéo-Futur, toute la nuit, les mecs s'arrêtent devant en voiture
Franchement le patron, il doit être blindé
Moi aussi quand je serai grand, je veux vendre et louer des DVD
Je suis aux premières loges pour les arrachages de portables, j'ai une vue très stratégique
Si j'étais une poukave, je louerais mon appart comme planque aux flics
Vu de ma fenêtre, y'a le café de France, juste en bas, à deux pas
Il est tenu par des Rebeus, j'te jure, ça s'invente pas
Y'a des meufs bien coiffées qui viennent prendre un café,
Y'a des petits couples sereins qui viennent boire un coup avant d'en tirer un
Et y'a des gentils poivrots qui viennent oublier leurs galères dans la bière
Surtout le printemps, surtout l'été, surtout l'automne, surtout l'hiver
Aux beaux jours, ils mettent même des tables en terrasse
Vu de ma fenêtre, y'a plein de monde au soleil c'est ma classe
Et comme je vois tout, de ma planque, comme un keuf
Mes potes m'appellent avant de venir pour savoir s'il y a de la meuf
Vu de ma fenêtre, celui que je vois le plus souvent c'est Ludo
Il est gentil mais quand tu le croises c'est pas forcément un cadeau
Si tu le supportes pendant une heure, j'te jure t'es costaud
C'est le mec qu'on appelle la cerise sur le ghetto
Vu de ma fenêtre, c'est pas de la télé-réalité, ni un sitcom d'AB Production
Et je vois pas mal de gens qui triment et voient la vie comme une sanction
Et même si face à la galère, ils préfèrent se taire, ils mettent pas de genoux à terre et le poing en l'air ils restent fiers
Surtout le printemps, surtout l'été, surtout l'automne, surtout l'hiver
Parce que oui, vu de ma fenêtre, je vois pas mal d'espoir
Quand je vois le petit blond jouer au foot avec le petit noir
Quand je vois des gens qui se bougent, quand je vois des gens qui se mettent des coups de pied au cul,
Pour sortir de la zone rouge, et pour que la vie vaille le coup d'être vécue
Quand je vois ces deux hommes qui boivent un coup en riant, alors qu'ils sont soi-disant différents,
Parce que l »un dit « Shalom » et l'autre dit « Salam » mais putain ils se serrent la main, c'est ça l'âme de mon slam
Je prends ça comme un bon signe, c'est peut-être un espoir infime
Mais je te jure que je l'ai vu, c'est pas pour la rime
Bon c'est vrai que vu de ma fenêtre, je vois aussi la galère, la misère, les suicidaires, et les retours au pays en charter
Mais je suis un putain de rêveur, un grand optimiste, c'est une philosophie qui me suit,
Alors je me dis que ça peut s'arranger. J'espère donc je suis.
Vu de ma fenêtre, y'a que des bâtiments
Si j'te disais que je vois de la verdure, tu saurais que je mens
Et puis pour voir un bout de ciel, faut se pencher franchement
Mais vas-y viens chez moi, on regardera par la fenêtre.
Tu comprendras pourquoi je rigole, pourquoi je crains, pourquoi je rêve, pourquoi j'espère
Surtout le printemps, surtout l'été, surtout l'automne, surtout l'hiver.
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22 mars 2007

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MySpace Comments / Glitter Graphics for Myspace

22 mars 2007

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22 mars 2007

au billard (charbonnages)

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22 mars 2007

à la cité de la caisse

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22 mars 2007

Koulamoutou

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22 novembre 2006

Usher - U Got It Bad



Usher - U Got It Bad
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22 novembre 2006

Mary.J.Blige - Be Without you

22 novembre 2006

PHANTOM


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